Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution pour appuyer la Force conjointe du G5 Sahel

Il y a encore quelques semaines, et pour des raisons essentiellement financières, les États-Unis s’opposaient à une implication de l’ONU dans la mise en place de la Force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso), soutenue par la France afin de traquer les groupes jihadistes dans la bande sahélo-saharienne (BSS). D’où l’adoption, en juin, d’une simple résolution de soutien à cette initiative.

Depuis, les choses ont évolué, notamment après l’embuscade qui a coûté la vie à quatre militaires américains au Niger, en octobre. Ainsi, Washington a annoncé une aide de 60 millions de dollars pour financer cette Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S). Et la France a pu pousser ses pions pour que cette dernière puisse bénéficier d’un soutien logistique de la part de l’ONU, via la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali).

Ainsi, le 8 décembre, le Conseil de sécurité a adopté, à l’unanimité, la résolution 2391 qui, présentée par la France, demande au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de « prendre les dispositions nécessaires pour conclure dès que possible un ‘accord technique’ entre l’ONU, l’Union européenne (UE) et les États du G5 Sahel en vue de fournir) un appui opérationnel et logistique spécial à la Force conjointe du G5 Sahel. »

Selon ce texte, cet appui ne serait accordé à la FC-G5S uniquement sur le territoire malien et à la condition qu’il n’entrave pas les actions de la MINUSMA.

« Cet appui prévoit des évacuations sanitaires primaires et secondaires ainsi que l’accès aux articles consommables essentiels (carburant, eau et rations), l’utilisation d’engins de levage et de terrassement et de matériel de génie de l’ONU, et d’unités de génie en uniforme de la MINUSMA pour aider à préparer les bases opérationnelles de la Force conjointe au Mali », précise le communiqué des Nations unies.

Cette aide ne coûtera rien à l’ONU (la diplomatie américaine a d’ailleurs salué la « créativité » du texte proposé par la France) dans la mesure où il est prévu un « mécanisme de financement coordonné par l’Union européenne » censé rembourser toutes les dépenses de la MINUSMA faites au profit de la Force conjointe du G5-Sahel.

Les défis que cette dernière doit relever sont nombreux. Devant compter, à terme, 7 bataillons (5.000 hommes), la FC-G5S présente encore des lacunes capacitaires, notamment dans les domaines du renseignement, de la reconnaissance, du génie et des transmissions. En outre, elle manque de moyens de transport aériens et terrestres.

Ces questions seront abordées lors d’une réunion internationale qui se tiendra le 13 décembre prochain, à Paris, le président Macron ayant estimé que le déploiement de cette force conjointe « ne se fait pas assez vite » alors que les groupes jihadistes « ont enregistré des victoires militaires et symboliques notamment au Niger. »

Une conférence des donateurs est aussi au programme. Devant avoir lieu à Bruxelles, elle doit permettre de boucler le budget de fonctionnement de la FC-G5S, estimé à plus de 420 millions d’euros.

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