Le Qatar commande 12 Rafale de plus et signe une lettre d’intention pour acquérir 490 VBCI

Le président Macron n’aura pas fait le déplacement au Qatar pour rien. Au soir de ce 7 septembre, il repartira de Doha après avoir signé plusieurs contrats d’un montant total dépassant les 10 milliards d’euros.

Dans le détail, la vente de 50 Airbus A321 a été conclue et la concession du métro de Doha ainsi que celle du tramway de Lusail a été confiée à un consortium formé par la SNCF et la RATP. Toujours dans le domaine civil, le groupe Suez a signé un contrat pour la dépollution des lagunes d’Al Karaana pour environ 100 millions d’euros.

Sur le plan militaire, l’on s’attendait à une nouvelle commande d’avions Rafale, après celle signée en 2015 portant sur 24 exemplaires (dont 6 biplace) pour 6,3 milliards d’euros (armements compris). Là, le Qatar a levé une option pour 12 appareils supplementaires. Selon l’Élysée, la valeur de ce nouveau contrat est de 1,1 milliard d’euros.

A priori, le Qatar n’entend pas en rester là puisqu’une nouvelle option, cette fois pour 36 autres Rafale, a été posée. L’exercera-t-il, sachant que l’émirat a déjà commandé 36 F-15 QA auprès de Boeing et qu’il est question d’acquérir 24 Eurofighter Typhoon?

L’achat de 12 Rafale de plus par le Qatar ne sera pas sans conséquence sur l’armée de l’Air, qui assure une mission dite « SOUTEX » (soutien aux exportations) en formant les pilotes et les mécaniciens qataris. Ce type de mission va représenter, en 2018, 10% de son activité, ce qui correspond à celle de l’opération Barkhane.

En outre, ces missions de SOUTEX ont un impact sur la progression des coûts du Maintien en condition opérationnelle (MCO). Comme l’ont relevé le sénateurs Jean-Marie Bockel et Christine Prunaud, dans un rapport pour avis, si les frais fixes de production des industriels sont en baisse grâce aux exportations, rien n’est prévu pour que les armées puissent obtenir un « retour compensant les coûts induits » par ces mêmes exportations.

« Or rien n’est prévu dans la LPM actuelle sur les modalités de retour attendu des opérations dites de SOUTEX une fois les objectifs d’exportation atteints et largement dépassés. La modulation à la baisse des coûts de l’EPM devrait pouvoir être programmée en LPM », ont souligné les deux parlementaires, pour qui « la prochaine loi de programmation militaire ne doit pas faire l’économie d’une profonde réflexion sur ces enjeux. »

Par ailleurs, dans le domaine de l’armement terrestre, le Qatar a signé une lettre d’intention pour l’acquisition de 490 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), produits par Nexter (filiale de KNDS). Jusqu’à présent, il n’était question que de 300 blindés de ce type. Selon l’Élysée, ce contrat pontentiel serait d’un montant de 1,5 milliard d’euros. Reste donc encore à transformer l’essai.

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