L’Otan va intensifier sa coopération avec la Géorgie face à l’activité militaire russe en mer Noire

SNMG2

Avec l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, la mer Noire a pris une importance particulière dans la mesure où, désormais, les forces russes peuvent mettre en place une zone A2/AD [anti-accès/déni d’accès] sur la quasi-totalité de cette région en cas de crise.

« Le gain de la Crimée, région fréquemment comparée depuis la Seconde Guerre Mondiale à un porte-avions permettant de contrôler tout le bassin pontique, est de nature à accroître très sensiblement les capacités navales en mer Noire, et donc, dans une certaine mesure, en Méditerranée », explique, par ailleurs, une note de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées.

D’où le renforcement des moyens militaires de l’Otan dans cette partie de l’Europe, avec le déploiement d’une force multinationale et des avions de combat en Roumanie.

Dans le même temps, l’Alliance a augmenter sa présence navale en mer Noire, via des exercices conjoints avec la Roumanie, la Turquie et la Bulgarie ainsi que des rotations plus fréquentes de navires alliés.

Et c’est dans ce contexte que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, a évoqué, ce 6 décembre, une « coopération » plus intense avec la Géorgie, qui, par ailleurs, souhaite depuis longtemps intégrer l’Alliance.

« Nous sommes très très favorables à un renforcement de la coopération avec les garde-côtes géorgiens, par un échange d’informations, parce que la mer Noire revêt une grande importance pour la Géorgie mais aussi bien sûr pour l’Otan », a ainsi déclaré M. Stoltenberg, lors d’une conférence de presse donnée à Bruxelles. « Nous avons observé une présence renforcée de la Russie en mer Noire et nous voyons une augmentation de la présence militaire russe en Crimée », a-t-il ajouté.

Quant à une possible adhésion de la Géorgie à l’Otan, M. Stoltenberg a estimé qu’elle « a tous les outils qu’il lui faut pour avancer » vers cette issue.

« Les Alliés ont félicité la Géorgie pour les progrès réalisés en matière de réformes, sur l’Etat de droit, le fait de construire des institutions démocratiques, de lutter contre la corruption et nous continuerons d’aider la Géorgie sur cette voie, y compris pour la modernisation de ses forces armées », a détaillé le secrétaire général de l’Otan.

Seulement, la Russie s’oppose fermement à une éventuelle adhésion de la Géorgie à l’Otan, laquelle est soutenue par les États-Unis. En attendant, la présence de troupes russes en Ossétie du Sud et en Abkhazie, deux régions géorgiennes qui ont fait sécession, risque d’être un sérieux obstacle pour Tbilissi…

Photo : Standing NATO Maritime Group 2 (SNMG2) en mer Noire (c) Otan

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