Il n’y aura finalement pas d’éoliennes sur le champ de bataille de Bullecourt

Le projet d’Engie Green d’ériger six éoliennes sur le champ de bataille de Bullecourt où, en 1917, des milliers de soldats australiens (mais aussi britanniques et allemands) perdirent la vie, a suscité une vive émotion, tant chez les habitants qu’en Australie, où le devoir de mémoire n’est pas un vain mot.

Début novembre, alerté de ce projet par un reportage de la chaîne de télévision Sky News, le ministre australien des Anciens combattants, Dan Tehan, assura qu’il allait demander des explications aux autorités françaises. Puis, l’ambassadeur d’Australie en poste à Paris, Brendan Berne, fit le déplacement à Bullecourt peu avant les cérémonies commémorant l’armistice du 11 novembre 1918.

Dans le même temps, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de madame le ministre des Armées, fit savoir qu’elle entendait « s’impliquer personnellement sur le sujet afin de trouver une issue en accord avec le caractère mémoriel du site et le respect dû aux dépouilles des soldats tués au combat » et, qu’à ce titre, elle allait « prendre contact rapidement avec les autorités locales et nationales chargées du sujet. »

Les autorités locales exprimèrent également leur opposition. Ainsi, le maire d’Arras, Frédéric Leturque, avait interpellé le président Macron sur ce sujet. « Je ne peux concevoir une installation d’éoliennes dans ce lieu chargé d’histoire. […] Le respect et la reconnaissance que nous avons pour le sacrifice des Australiens sur le sol français nous obligent à rejeter ce projet en l’état », fit-il valoir auprès du locataire de l’Élysée.

Près de deux semaines plus tard, et après la vive émotion suscitée par ce projet d’implantion d’éoliennes en Australie ainsi que des échanges diplomatiques entre Paris et Canberra, Engie Green a finalement jeté l’éponge.

Se disant « sensible à l’émotion suscitée en Australie » et « respectueux de la mémoire des soldats australiens qui ont fait le sacrifice de leur vie sur le sol français pendant la Première Guerre mondiale », l’industriel a en effet annoncé sa décision d’annuler son projet à Bullecourt.

Sans doute que, avec un peu plus de tact et de bon sens, aurait-on pu éviter cette polémique inutile. Surtout en cette période de centenaire de la Grande Guerre.

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