La curieuse défection du porte-parole des Forces démocratiques syriennes en Turquie

Moins de 24 heures après les révélations de la BBC sur les dessous de la libération de Raqqa, ville tenue par l’État islamique (EI ou Daesh) jusqu’au 17 octobre dernier, le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), le général Talal Silo, a fait défection en Turquie le 15 novembre.

Cet ancien chef de la brigade Seljuk, composée de rebelles turkmènes, se serait rendu près de Jarabulus, où il s’est rendu à l’Armée syrienne libre (ASL), adversaire des FDS, dominée par les milices kurdes syriennes (YPG) et soutenue par Ankara.

« Silo était secrètement en contact avec les commandants de l’ASL et, quand il est entré dans les zones sous leur contrôle, il a pénétré en territoire turc », a expliqué Ibrahim al-Idlibi, un porte-parole de l’Armée syrienne libre.

D’après le journal turc Hürriyet, le général Silo a été conduit en Turquie pour y être « débriefé » par le renseignement turc, ce dernier cherchant à obtenir des informations sur la structure du Parti de l’Union démocratique (PYD), dont sont issues les YPG et qu’Ankara considère comme terroriste en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ancien cadre de l’armée syrienne, le général Silo a fondé la brigade Seljuk peu après le début de la guerre civile. Ce groupe rebelle a ensuite rejoint la coalition « Jaysh al-Thuwar », qui deviendra une des composantes des FDS.

Les raisons exactes de cette défection ne peuvent pas encore être formellement établies. Un porte-parole du « gouvernement intérimaire syrien », basé en Turquie, a expliqué que le général Silo déplorait la marginalisation des groupes arabes et turkmènes au sein des FDS. Ce qui n’est pas impossible…

Une autre hypothèse, venant cette fois du côté kurde syrien, a été avancée : ayant déjà « démissionné » depuis un moment à cause de menaces de mort le visant, le général Silo aurait été victime d’une « opération spéciale turque ». La même explication avait été livrée après la découverte, à Tall Abyad, en septembre 2016, du corps de Hani al-Mullah, alors commandant de la brigade Seljuk. Le renseignement turc avait en effet été accusé de l’avoir assassiné.

Photo : Combattants des FDS

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