Londres dénonce les actes « hostiles » de la Russie

Les relations entre Londres et Moscou ne sont pas prêtes de s’améliorer, surtout après la dernière sortie de Theresa May, Mme le Premier ministre britannique. Lors du dîner annuel du Lord-maire de la City de Londres, le 13 novembre, la locataire du 10 Downing Street n’a pas ménagé ses critiques à l’égard de la Russie, tout en expliquant ne pas vouloir d’une « nouvelle guerre froide ».

Dans un premier temps, alors que le Royaume-Uni négocie son départ de l’Union européenne [Brexit], Mme May a tenu à rappeler que son pays est « la cinquième plus grande économie du monde, le cinquième plus gros exporteur au monde (*) et la première destination pour les investissements étrangers en Europe ».

Au niveau international, Mme May a relevé que les dépenses militaires britanniques représentaient le deuxième plus gros budget de la Défense au sein de l’Otan et que le Royaume-Uni est « l’un des seuls pays à tenir sa promesse de consacrer 0,7% de son revenu national brut au développement international. »

Plus loin, Mme May a exprimé ses inquiétudes de voir remis en cause « l’ordre international tel que nous le connaissons » et auquel le Royaume-Uni a oeuvre au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

Et dénoncer ensuite « certains États qui déstabilisent activement » cet ordre mondial en « prétendant que les règles et les normes que nous avons établies et les valeurs sur lesquelles elles reposent n’ont plus lieu d’être. »

« Alors que […] que nous écrivons ce nouveau chapitre de notre histoire nationale [avec le Brexit, ndlr], la tâche de la Grande-Bretagne est claire : défendre l’ordre international fondé sur des règles contre des États irresponsables qui cherche à le saper. »

Après avoir rappelé que le Royaume-Uni « restera inconditionnellement engagé à maintenir la sécurité de l’Europe », Mme May s’en est pris vigoureusement à la Russie en affirmant que les actions de cette dernière « menacent l’ordre international dont nous dépendons tous. »

Et Mme May de citer « l’annexion illégale de la Crimée » (« la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale qu’une nation souveraine a pris de force un territoire d’une autre en Europe », a-t-elle précisé), le soutien aux séparatistes dans le Donbass [Ukraine], le viol « à plusieurs reprises » de « l’espace aérien de plusieurs pays européens », les campagnes de « cyber espionnage », « l’ingérence lors d’élections », « le piratage du ministère danois de la Défense et du Bundestag » [Parlement allemand, ndlr].

La Russie « cherche à faire de l’information une arme, en déployant ses médias dirigés par l’Etat pour diffuser de fausses informations et des images trafiquées dans le but de semer la discorde en Occident et de saper nos institutions », a encore accusé Mme le Premier ministre britannique.

« Nous savons ce que vous faites. Et vous ne réussirez pas. Parce que vous sous-estimez la résilience de nos démocraties, l’attrait durable des sociétés libres et ouvertes, et l’engagement des nations occidentales envers les alliances qui nous unissent », a ensuite lancé Mme May, à l’adresse des dirigeants russes.

Et, a-t-elle assuré, le « Royaume-Uni fera ce qu’il faut pour se protéger et travaillera avec ses alliés pour faire de même. » D’où le soutien de Londres à la réforme de l’Otan, afin de « mieux décourager et contrer les activités hostiles de la Russie », « l’intensification » de son soutien militaire et économique à l’Ukraine ou encore le « renforcement » de la politique britannique en matière de cybersécurité.

« Nous prenons les actions nécessaires pour contrer les activités russes », a dit Mme May. Mais, a-t-elle ajouté, « nous ne voulons pas retourner à la guerre froide, ni être en confrontation perpétuelle » avec Moscou, exprimant son espoir de voir la Russie prendre un « chemin différent ».

Et cela parce que « nous savons qu’une Russie forte et prospère qui respecte les règles serait dans l’intérêt du Royaume-Uni, de l’Europe et du monde », a fait valoir Mme May.

(*) Le Royaume-Uni est le 10e pays exportateur pour les marchandises (2,6% de parts mondiales) et le 2e pour les services commerciaux (6,9% de parts mondiales)

Photo : Soldats des « Light Dragoons » lors d’un exercice en Ukraine

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