Les États-Unis vont financer la Force conjointe du G5 Sahel à hauteur de 60 millions de dollars

En juin, au Conseil de sécurité des Nations unies, la diplomatie française avait dû amender son projet de résolution relatif à la créaction de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) afin d’éviter un possible blocage des États-Unis.

Pour rappel, les pays du G5 Sahel (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie et Burkina Faso) ont convenu de mettre sur pied une force conjointe, avec 5.000 soldats (soit 7 bataillons), pour traquer les groupes jihadistes opérant dans la bande sahélo-saharienne (BSS). D’où le soutien de la France à ce projet. Ainsi que celui de l’Union européenne (UE), qui a débloqué 50 millions d’euros pour le financer.

Or, pour les États-Unis, le mandat de cette Force conjointe du G5 Sahel était trop imprécis. Aussi estimèrent-ils qu’une simple déclaration de soutien de la part du Conseil de sécurité était suffisante.

Et, s’agissant du financement, le texte soulignait qu’il incombait « aux États du G5 Sahel de donner à la FC-G5S les ressources » nécessaires (soit 423 millions d’euros) alors que Paris souhaitait obtenir une aide logistique et financière des Nations unies.

Depuis, quatre commandos des forces spéciales américaines ont perdu la vie dans une embuscade tendue par des membres présumés de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Et cela, dans des circonstances qui n’ont pas encore été totalement précisées. Une enquête du Pentagone est actuellement en cours.

Cet événement est-il pour quelque chose dans la décision que vient d’annoncer Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine? En tout cas, elle marque un revirement de la part de Washington…

« Pour vaincre le terrorisme, il faut s’assurer que les organisations terroristes ne bénéficient d’aucun refuge sur aucun continent », a commencé par souligner M. Tillerson, dans un communiqué diffusé ce 30 octobre. « Dans cette optique, sous réserve de l’issue des consulations avec le Congrès, les Etats-Unis s’engagent aujourd’hui à soutenir pour un montant pouvant atteindre 60 millions de dollars [51 millions d’euros] les efforts antiterroristes de la Force conjointe du G5 Sahel », a-t-il ajouté.

Toujours d’après les explications données par M. Tillerson, ces fonds vont « renforcer [les] partenaires régionaux [des États-Unis] dans leur combat pour assurer la sécurité et la stabilité » face au groupe jihadiste Etat islamique et aux autres « réseaux terroristes ». Et d’insister : « C’est un combat que nous devons gagner, et cet argent va jouer un rôle-clé pour y parvenir. »

Avec cette promesse de financement, il reste 264 millions d’euros à trouver pour boucler le budget de fonctionnement de cette force conjointe du G5 Sahel. Une conférence des donateurs doit avoir lieu, à cette fin, à Bruxelles, en décembre prochain.

D’après le général Sadou, le chef d’état-major burkinabé, les fonds débloqués ont jusqu’à présent permis de financer la mise en place du quartier général de cette force à Sévaré (Mali). La pleine capacité opérationnelle de cette dernière doit être prononcée dans quelques mois.

En attendant, la force française Barkhane, ainsi que les Éléments français au Sénégal (EFS), continuent d’entraîner les unités africaines qui seront sollictées. C’est ainsi que, ces deux dernieres semaines, un bataillon burkinabé a suivi un entraînement au combat de deux semaines à Dori et que des soldats tchadiens ont été formé à lutter contre les engins explosifs improvisés par des instructeurs du 2e Régiment Étranger de Génie.

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