Démonstration de force des trois composantes nucléaires russes

Il est rare de voir toutes les composantes des forces stratégiques d’un pays doté de l’arme nucléaire mener, en même temps, des exercices visant à vérifier leur état de préparation et leurs moyens.

Sauf erreur, ces dernières années, en France, on n’a pas vu les Forces aériennes stratégiques (FAS), la Force d’aéronavale nucléaire (FANu) et la Force océanique stratégique (FOST) participer, en même temps, à des manoeuvres de ce type, lesquelles sont à la fois coûteuses et compliquées à organiser.

C’est pourtant ce qu’a fait la Russie, le 26 octobre. Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a en effet indiqué que les « trois composantes nucléaires de la Russie » ont « procédé à un exercice de gestion de leurs forces » respectives.

Ainsi, les Forces de missiles stratégiques russes ont lancé au moins un missile balistique intercontinental « Topol » depuis le cosmodrome de Plessetsk en direction du « champ de manoeuvre de Cura ».

Dans le même temps, deux sous-marins nucléaires [lanceurs d’engins], l’un appartenant à la Flotte du Nord et l’autre à la Flotte du Pacifique, ont tiré trois missiles balistiques aux champs de manœuvre de Chija et de Cura. Deux ont été lancés depuis la mer d’Okhotsk, au nord du Japon tandis que le troisième est parti de la mer de Barents, dans l’océan Arctique.

Le type des engins n’a pas été précisé (R-39 ou R-30 Boulava). Mais l’on peut supposer que les trois SNLE impliqués appartenaient à la classe Boreï (seule à mettre en oeuvre des Boulava). Sur les trois bâtiments en service, deux ont été affectés la Flotte du Pacifique (l’Alexandre Nevski et le Vladimir Monomaque) tandis que le troisième, le Iouri Dolgorouki, a rejoint la Flotte du Nord.

Enfin, pour faire bonne mesure, des bombardiers stratégiques Tu-160, Tu-95MS et Tu-22 M3 ont tiré des missiles de croisière « sur des cibles au sol » situées au Kamtchatka (Extrême-Orient), dans la république des Komis (nord) et sur un terrain militaire russe au Kazakhstan.

Ces trois types de bombardiers peuvent emporter des missiles de croisière pouvant être doté d’une charge nucléaire, comme le Kh-55 (Tu-95MS et Tu-160, lesquels viennent régulièrement flaner près de l’espace aérien de l’Otan) ou encore le Kh-15 (Tu-22 M3).

« Toutes les tâches ont été effectuées avec succès selon le plan de l’exercice », s’est félicité le ministère russe de la Défense.

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