Les pilotes de chasse bulgares refusent de voler à bord du MiG-29

Cela fait maintenant plusieurs années que Sofia envisage de moderniser son aviation de chasse, dont le potentiel est sérieusement entamé en raison des incursions fréquentes des avions russes dans la zone de responsabilité aérienne bulgare.

L’an passé, le Parlement bulgare adopta un plan d’investissement d’un montant de 1,2 milliard d’euros en faveur des forces armées du pays. Et il était ainsi prévu une enveloppe pour acquérir de nouveaux avions de combat.

Puis, en avril dernier, le gouvernement intérimaire annonça son intention de commander 8 JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab, alors que deux autres options étaient envisagées : acheter des F-16 d’occasion au Portugal ou des Eurofighter Typhoon (Tranche 1) en Italie.

Seulement, vainqueur des élections législatives provoquées par sa démission du gouvernement quelques mois plus tôt, Boïko Borisov, redevenu Premier ministre, sembla remettre en cause cette décision, les responsables de son parti (le GERB) estimant que le gouvernement intérimaire n’avait pas à s’engager sur un investissement aussi lourd (plus 770 millions d’euros). Et depuis, il n’y a eu aucune avancée sur ce dossier.

Mais pendant ce temps, les pilotes de la force aérienne bulgare sont bien obligés de faire avec leurs MiG-29 à bout de souffle. Jusqu’à ce 24 octobre. En effet, le vice-ministre de la Défense, Atanas Zapryanov. a indiqué que ceux de la base aérienne de Graf Ignatievo (sud) ont refusé de décoller pour effectuer des vols d’entraînement, jugeant leurs appareils « trop vétustes », et donc dangereux pour leur sécurité.

Le sentiment de déclassement des pilotes bulgares a certainement dû être accentué par le déploiement, sur la base de Graf Ignatievo, d’avions de combat de l’Otan pour des missions de police du ciel. Après des F-15 de l’US Air Force, cette dernière a récemment accueilli, jusqu’en octobre, des Eurofighter italiens.

Récemment, la Bulgarie a reçu 10 moteurs d’occasion de MiG-29… Mais 8 d’entre-eux ne peuvent pas être utilisés étant donné qu’il n’est pas possible d’établir leur année de fabrication, ni leur nombre d’heures d’exploitation. « Le ministère de la Défense fait tout son possible pour entretenir les avions MiG-29 disponibles », a assuré M. Zapryanov… Mais sur les 16 exemplaires en dotation, seulement 7 sont supposés être en bon état de vol.

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