La France a livré des équipements militaires au Burkina Faso

La Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), mise en place par le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger), pourrait lancer sa première opération anti-jihadiste d’ici la fin du mois d’octobre. Pour autant, elle n’aura pas atteint sa pleine capacité opérationnelle, d’après son chef, le général malien Didier Dacko. Pour cela, il faudra encore attendre quelques mois.

« Nous attendons un appui politique fondamentalement d’abord », mais aussi « un accompagnement en termes d’équipement et de formation », a en effet déclaré le général Dacko, à l’occasion d’une visite des ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU dans la bande sahélo-saharienne.

« Nous (avons) prévu d’atteindre la capacité opérationnelle (maximale) dans quelques mois, en 2018, et au rythme où les choses vont, nous pensons que c’est atteignable, à condition d’obtenir les soutiens nécessaires », a ajouté le général malien.

Pour le moment, le budget de fonctionnement de cette Force conjointe du G5 Sahel n’a pas été entièrement réuni. Sur les 423 millions d’euros nécessaires, seulement 108 millions lui ont été promis.

Pour évoquer cette question, une réunion ministérielle sera organisée le 30 octobre aux Nations unies, puis une conférence des dontateurs a été programmée pour le 16 décembre prochain à Bruxelles. La France est en première ligne sur ce dossier.

« Non seulement pour le Sahel, mais pour ce que nous faisons jour après jour à l’ONU, l’exemple du G5 Sahel peut être une source d’inspiration », a encore plaidé François Delattre, l’ambassadeur français auprès des Nations unies. La future complémentarité entre la force antijihadiste du G5 Sahel et la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) « peut à certains égards devenir un modèle d’articulation entre une force de maintien de la paix et une force africaine », a-t-il expliqué.

En attendant, l’urgence est à l’équipement de cette force conjointe, qui doit compter 5.000 hommes (soit l’équivalent de 7 bataillons). Pour cela, la France a débloqué 8 millions d’euros.

Une partie de cette somme a déjà permis d’équiper, a minima, une unité des forces armées burkinabè. En effet, le 17 octobre, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes, a remis au chef d’état-major des armées burkinabè, le général Oumarou Sadou, 13 pick-up (visiblement fournis par Technamm), équipés de mitrailleuses de 12,7 mm et de postes de transmission, 4 camions (dont 2 à six roues motrices et 2 autres de 3,5 tonnes) ainsi que du matériel de campagne (tentes, lits, douches solaires, etc).

D’autres matériels vont suivre, M. Lapeyre de Cabanes ayant évoqué la livraison de détecteurs de mines, de casques et gilets pare-balles, de combinaisons anti-IED (engins explosifs improvisés), de matériels de déminage et de moyens de transmission.

En outre, la Force Barkhane sera également sollicitée puisqu’elle sera appelée à venir « épauler les forces burkinabè, dans les régions les plus menacées, pour des missions opérationnelles et de formation » selon les besoins exprimées par ces dernières.

D’après le général Sadou, les financements débloqués par la France et l’Union européenne [50 millions d’euros, ndlr] ont permis de mettre en place le PC de la FC-G5S à Sévaré [Mali] et celui du bureau central du bataillon burkinabè à Niamey [Niger]. « Même si la prise en charge symbolique des personnels de l’Etat-major, leur alimentation et leur hébergement est assurée, de nombreux efforts restent à fournir », a-t-il estimé.

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