Les hélicoptères NH-90 allemands sont une nouvelle fois cloués au sol

Le ministère allemand de la Défense a décidé, la semaine passée, de clouer au sol l’ensemble des hélicoptères NH-90 de la Bundeswehr après la découvete de traces d’abrasion au niveau d’une turbine de l’un de ces appareils actuellement engagé au Mali, dans le cadre de la mission des Nations unies (MINUSMA).

Toutefois, cette interdiction peut être temporairement levé en cas de nécessité absolue, comme par exemple pour les évacuations médicales au Mali.

Cette mesure restera en vigueur tant que tous les moteurs des NH-90 n’auront pas été contrôlés. En 2017, 47 exemplaires de cet hélictopère, en version TTH (Tactical Transport Helicopter), sont en service au sein de la Deutsches Heer [force terrestre, ndlr].

Cela étant, le problème détecté n’est pas vraiment une surprise quand l’on sait les conditions dans lesquelles les hélicoptères doivent opérer au Mali, avec le sable fin qui met à mal les turbines et les pales (d’où l’usage de « tapis anti-sable pour hélicoptères » ou TAHEL). Les CH-47 Chinook déployés à Gao par les forces aériennes néerlandaises ont ainsi été victimes d’une « usure excessive ».

Mais pour la Bundeswehr, il s’agit de ne pas de risques, surtout après la perte de l’un de ses quatre hélicoptères d’attaque Tigre au Mali, en juillet dernier (2 militaires tués), laquelle eut pour conséquence l’immobilisation de l’ensemble de ces appareils pendant près de deux mois. Or, si l’interdiction de vol ayant frappé ces derniers a été levée fin septembre, des « instructions techniques urgentes » portant notamment sur l’inspection des moteurs avant et après les vols, sont appliquées, rapporte l’hebdomadaire Der Spiegel.

S’agissant des NH-90, l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) n’a, apparemment, pas rencontré de problèmes notables depuis qu’elle en dispose au Mali, depuis novembre 2014.

À propos du NH-90, « je n’ai vraiment pas de crainte. L’an dernier, trois ont été déployés au Mali, ils sont rentrés en France, sont passés en révision et ont redécollé quasiment dans la foulée. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’optronique dans le NH-90 et que c’est ce qui souffre le plus dans les zones chaudes. Mais honnêtement, j’ai bon espoir que cet hélicoptère donne vraiment le maximum », avait expliqué le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), lors d’une audition parlementaire, en octobre 2016.

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois que la Bundeswehr immobilise ses NH-90 TTH. Ce fut le cas en février 2015, après un incendie sur un moteur d’un appareil engagé en Afghanistan. Cette décision devait permettre de passer en revue les turbines de la totalité des hélicoptères de ce type.

À vrai dire, le NH-90 n’a pas toujours bonne presse outre-Rhin. Un rapport publié en 2010 s’était montré très critique à son endroit, notamment au sujet de ses aptitudes opérationnelles. Côté politique, certains élus ne sont pas en reste. Tel est par exemple le cas de Tobias Lindner (Verts), qui a visiblement cet hélicoptère dans le collimateur depuis des années. « Les nouveaux problèmes avec le moteur montrent que le NH90 n’est toujours pas utilisable de manière fiable », a-t-il encore réagi, après l’interdiction de vol qui vient d’être décidée.

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