Terrorisme : La situation dans les Balkans occidentaux préoccupe la France

Parmi les régions « porteuses de risques » et/ou susceptibles d’avoir des incidences sur la politique de défense française, la Revue stratégique publiée le 13 octobre cite, sans surprise, l’Afrique subsaharienne, l’espace méditerranée et sa rive sud, le Proche et Moyen-Orient, le flanc oriental de l’Europe ainsi que l’Asie, où une dégradation de la sécurité aurait des conséquences pour la France, en raison de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité et de ses possessions dans cette partie du monde.

Pour autant, cette liste n’est pas tout à fait complète. En effet, alors que la région des Balkans n’avait été citée qu’une seule fois dans le Livre Blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN) de 2013, la Revue stratégique, conduite par le député européen Arnaud Danjean (LR), y consacre deux paragraphes.

Il y a quatre ans, le LBDSN se contentait d’avancer que « la consolidation de la paix dans les Balkans, et notamment au Kosovo » était un sujet sur lequel « l’Union européenne se devait de continuer de développer ses actions. »

Le ton de la Revue stratégique se veut un peu plus « pressant ». Il faut dire que, depuis quelques mois maintenant, la situation dans les Balkans occidentaux a connu des évolutions préoccupantes, en particulier depuis l’émergence de l’État islamique (EI) au Levant.

« Le conflit en Syrie a eu une résonance énorme en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, dans l’ex-République yougoslave de Macédoine et en Serbie. Plus de 800 combattants s’y sont rendus jusqu’à présent » pour rejoindre les groupes jihadistes », soulignait, en juin, un rapport d’Europol.

« Dans certaines parties des Balkans occidentaux, l’idéologie islamiste radicale, promue par des prédicateurs radicaux et/ou des dirigeants de certains groupes salafistes qui remettent en cause la domination traditionnelle de l’islam modéré dans cette région, a pris une place considérable », était-il avancé dans ce document, qui citait en particulier la zone de Sandzak (entre la Serbie et le Montenegro), le Kosovo et l’Alabanie.

En outre, les Balkans sont situés sur l’itinéraire emprunté par les jihadistes européens pour se rendre en Syrie (ou pour en revenir). Et, pour Europol, le retour de combattants aguerris dans cette région, couplé à la facilité avec laquelle il est possible de se procurer des armes légères ainsi que des munitions, est « un problème de sécurité important dans les Balkans occidentaux », où, d’ailleurs, un projet d’attentat visant l’équipe de football israélienne a été déjoué in extremis en novembre 2016.

Et les tensions récurrentes entre les pays de l’ex-Yougoslavie, notamment entre la Serbie et le Kosovo, mais également entre la République serbe de Bosnie et Sarajevo, peuvent conduire à une déstabilisation dont ne manqueraient pas de profiter les organisations jihadistes.

D’où le constat dressé par la Revue stratégique. « Les Balkans représentent un enjeu majeur pour l’Europe et pour la sécurité
de l’ensemble du continent. La région reste divisée par son histoire et par des trajectoires économiques très contrastées. Ainsi, cette zone souffre de faiblesses qui peuvent être utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux (notamment jihadistes), des groupes criminels ou des Etats tiers », avance-t-elle.

Et d’ajouter : « Le retour de troubles dans les Balkans représenterait un lourd échec des efforts réalisés par l’UE et l’Otan pour la stabilisation de cette région. Il aurait également un impact sérieux sur la sécurité intérieure des pays européens. »

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