Centrafrique : La mission des Nations unies a mené une opération d’ampleur contre le groupe armé 3R

Parmi la myriade de groupes armés qui sévissent et tentent d’imposer leur loi en Centrafrique, celui qui se fait appeler « 3R » pour « Retour, Réclamation et Réhabilitation » a de nouveau fait parler de lui, fin septembre, en attaquant les localités de Bocaranga et de Niem, dans le nord-ouest du pays, malgré la présence de casques bleus de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité de la République centrafricaine).

Ces attaques ont provoqué un nouvel exode de civils, la grande majorité des habitants de Bocaranga (15.000) et de Niem (8.000) s’étant réfugiés dans la brousse, sans aucun accès à la moindre assistance humanitaire.

Le « 3R » est apparu en 2015, officiellement pour défendre la communauté peule contre les miliciens anti-balaka. Commandé par un certain Sidiki Abass, ce groupe a été accusé à plusieurs reprises d’avoir commis des exactions contre les civils.

Quoi qu’il en soit, les attaques contre Bocaranga et Niem ont fait réagir la MINUSCA, qui, le 7 octobre, a lancé une opération de « grande envergure » pour chasser le « 3R » de ces localités.

« Suite à l’ultimatum lancé par le commandant de la Minusca le 30 septembre dernier, la Force a lancé ce samedi matin une opération militaire de grande envergure à Bocaranga (500 km de Bangui), destinée à expulser les éléments du groupe armé 3R de la ville et y rétablir la sécurité », a en effet annoncé la mission des Nations unies. « Outre Bocaranga qui avait été le théâtre de récentes violences, l’opération de la Minusca devra également toucher la localité de Bang (nord-ouest) », a-t-elle ajouté.

Pour cette opération, la MINUSCA a engagé des moyens importants, y compris des hélicoptères », dans cette opération « qui se déroule dans le strict respect du droit et des conventions internationales. » Une vingtaine de véhicules blindés, des Casques bleus rwandais et des commandos des forces spéciales portugaises ont également été engagés.

Tout est allé très vite puisque la MINUSCA a affirmé que « les objectifs initiaux ont été atteints » peu après le lancement de l’opération. Des tirs en direction des hélicoptères ont toutefois été signalés et le groupe « 3R » compterait plusieurs blessés dans ses rangs.

Désormais, il s’agit pour les Casques bleus de sécuriser Bocaranga et ses environs pour empêcher le retour du groupe « 3R » ainsi que celui d’autres formations armées, dont les milices anti-balaka. « Parallèlement à cette opération, la MINUSCA assure également la protection de la population civile dont une partie à trouvé refuge autour de sa base sous la garde vigilante des casques bleus », a précisé la Mission des Nations unies.

La situation en Centrafrique reste préoccupante. Si le 3R a été chassé de Bocaranga, d’autres groupes armés, pour la plupart issus de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, sévissent dans le sud-est du pays, au point que des responsables des Nations unies ont parlé de signes avant-coureurs de génocide.

Ce climat général d’insécurité fait que, mi-septembre, il a été fait état du nombre record de 1,1 millions de réfugiés et de déplacés en Centrafrique, sur une population de 4,5 millions d’habitants.

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