La Roumanie va acheter ses systèmes de défense aérienne Patriot à crédit

En juillet, la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains, a recommandé au Congrès d’accepter la vente potentielle de 7 unités du système de défense aérienne Patriot PAC-3 avec 56 missiles MIM-104E GEM-T [Guidance Enhanced Missile-TBM] à la Roumanie. Le tout pour un montant de 3,9 milliards de dollars.

Le 27 septembre, Mihai Fifor, le nouveau ministre roumain de la Défense [il a pris ses fonctions le 12 septembre, ndlr], a précisé le calendrier de ce contrat. « Je peux vous assurer que d’ici la fin de l’année l’armée roumaine achètera le premier système Patriot », a-t-il en effet affirmé devant la presse. « Nous attendons la lettre d’acceptation de la part des Etats-Unis afin de passer au contrat puis d’acheter le premier système », a-t-il ajouté.

Mais comme le coût d’achat de ce système est relativement élevé au regard des moyens financiers du ministère roumain de la Défense, qui a, par ailleurs, d’autres priorités à financer, Bucarest a demandé « un paiement échelonné » à Washington, où s’est récemment rendu M. Fifor pour rencontrer James Mattis, le chef du Pentagone.

Contrairement à d’autres contrats, Bucarest n’exige pas de compensations industrielles pour l’achat de ces systèmes Patriot. Si ce n’est que leur maintien en condition opérationnelle (MCO) sera en partie assuré par des entreprises roumaines.

« La réunion avec le secrétaire de la Défense, M. Mattis a été aussi concluante que possible à cet égard. La partie américaine a de nouveau souligné le rôle de la Roumanie dans ce partenariat stratégique avec les États-Unis », a également souligné M. Fifor.

Par ailleurs, à cette occasion, le ministre roumain a abordé la question de l’achat de 36 F-16 supplémentaires (et non plus de 20 exemplaires, comme cela fut évoqué par Gabriel Leș, l’un de ses prédécesseurs, en mars dernier).

Contrairement au premier lot de 12 appareils d’occasion qui avaient été acquis auprès du Portugal, ces 36 F-16 souhaités par Bucarest devraient être prélevés sur le stock de l’US Air Force.

« Nous sommes en négociations avancées pour acheter 36 autres appareils de ce type aux États-Unis. Pas au Portugal. Nous avons envoyé les documents nécessaires pour voir le prix d’achat. Nous sommes au début de cette négociation et nous espérons pouvoir aboutir rapidement », a assuré M. Fifor.

Après avoir ses plans contrariés par la crise économique, au tournant des années 2010, la Roumanie met les bouchées doubles pour moderniser ses forces armées. Cette année, elle fait partie des rares pays de l’Otan à avoir porté son effort de défense à 2% du PIB. En outre, elle a récemment un plan d’investissement de 11,5 milliards d’euros pour la période 2017-2016, ce qui lui permettra d’acquérir des hélicoptères d’attaque (AH-1Z Viper), le lance-roquettes multiple M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) ou encore des véhicules blindés de transport de troupes pour remplacer ses vieux BTR-70 hérités de la période soviétique.

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