Mali : Trois Casques bleus originaires du Bangladesh tués dans la région de Gao

La pression mise par les groupes jihadistes sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) semble s’accentuer depuis quelques jours.

La semaine passée, alors que les chefs d’État du G5 Sahel devait plaider, à l’ONU, la cause de la force conjointe anti-terroriste qu’ils entendent déployer, le camp occupé par les Casques bleus à Kidal (où est également implanté un détachement de l’opération française Barkhane), dans le nord du Mali, a été la cible d’une « attaque complexe » ayant débuté par des tirs de roquettes et d’obus de mortier.

Puis, deux postes avancés de la MINUSMA ont été simultanément attaqués par des hommes armés à bord de pickups, ce qui a obligé cette dernière à solliciter sa force de réaction rapide afin de traquer les assaillants.

Cette attaque, qui n’a causé que des dégâts matériels et fait un blessé, a été revendiquée par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » (Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin), qui fédère Ansar Dine, al-Mourabitoune et une branche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Ce mode opératoire consistant à tirer des roquettes et/ou des obus sur des emprises militaires, puis à lancer un assaut simultané, est relativement fréquent au Mali. Comme le sont également les attaques contre les convois logistiques avec des engins explosifs improvisés.

Et la MINUSMA vient une nouvelle fois d’en faire les frais, le 24 septembre. Il est en effet 07H00 GMT quand l’un de ses convois logistiques a été touché par une mine sur l’axe Gao-Anefis. Trois Casques bleus du contingent fourni par le Bangladesh ont été tués et cinq autres ont été sérieusement blessés. « Une force d’intervention rapide a immédiatement été déployée sur les lieux pour sécuriser le périmètre et permettre la prise en charge des victimes », a précisé la mission des Nations unies.

Le 5 septembre, une attaque similaire avait coûté la vie à deux Casques bleus, à une quinzaine de kilomètres d’Aguelhok.

En avril 2017, le rapport sur la situation au Mali remis par Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, au Conseil de sécurité, déplorait le manque de moyens de la MINUSMA pour faire face à la menace des engins explosifs improvisés et autres mines. Cette lacune capacitaire avait déjà été soulignée un an plus tôt.

Le contingent bangladais est le second, en terme d’effectifs, de la MINUSMA, avec environ 1.500 militaire et 180 policiers. D’après Dacca, les soldats tués revenaient à leur camp après « un accrochage avec des terroristes » ayant eu lieu la veille.

Depuis son lancement, en juillet 2013, la MINUSMA a perdu plus de 80 Casques bleus, ce qui en fait l’opération de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vie humaine depuis depuis une vingtaine d’années.

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