Le ministère des Armées va commander un troisième patrouilleur léger guyanais pour les Antilles

Alors que le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre vient d’arriver aux Antilles, dans le cadre de l’opération Albatros, destinée à porter assistance aux victimes de la série d’ouragans qui ont dévasté les Antilles, le ministère des Armées a annoncé, le 24 septembre, la commande d’un troisième patrouilleur léger guyanais (PLG).

Prise sans attendre les conclusions de la revue stratégique qui servira à l’élaboration de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM), cette décision doit permettre « d’augmenter les capacités de réponse de l’Etat dans la région, pour mieux parer aux crises humanitaires comme pour conduire des opérations de lutte contre les trafics ».

Cette explication, donnée par Mme le ministre des Armées, Florence Parly, sonne comme un aveu. Depuis une quinzaine d’années, les moyens alloués aux Forces armées aux Antilles (FAA) n’ont cessé d’être rognés, ce qu’a mis en relief le passage de l’ouragan Irma. En outre, faute d’avoir pu lancer le programme BATSIMAR (Bâtiment de surveillance et d’intervention unique) dans les temps, la Marine nationale s’expose à des ruptures temporaires de capacité.

Or, pour les cas des Antilles, la rupture capacitaire tend à durer pour ce qui concerne les patrouilleurs, « La Fougueuse » ayant quitté Fort-de-France en 2009 pour être désarmée.

Selon le communiqué du ministère des Armées, ce troisième PLG « sera commandé dans les prochaines semaines, et sera livré au plus vite, dès 2019 », soit un an après l’arrivée, aux Antilles, du Bâtiment multimissions (B2M) « Dumont d’Urville », qui doit remplacer le BATRAL (Bâtiment de transport léger) du même nom, revenu cet été en métropole pour y être désarmé.

Commandés en janvier 2015, auprès du chantier naval Socarenam deux premiers PLG (« La Confiance » et « La Résolue ») ont récemment été mis en service. Conçus en collaboration avec le Bureau d’études MAURIC, spécialiste de l’architecture et de l’ingénierie navales, ces navires sont adaptés aux conditions guyanaises (forte chaleur, hygrométrie élevée et turbidité de l’eau). En outre, de par leurs caractéristiques, ils sont aptes à manoeuvrer par faibles fonds.

Automatisés au maximum, ce qui permet de disposer d’un équipage réduits à 24 marins, les PLG sont armés d’un système téléopéré Narwhal (Nexter Systems), de 2 mitrailleuses de 12.7mm et d’un canon à eau. Ils sont dotés du système optronique Sea Cobra qui leur permettre de « voir sans être vus », c’est à dire à longue distance, de jour comme de nuit.

La décision de commander un troisième PLG pour les Antilles devrait faciliter la maintenance puisqu’elle pourra être mutualisée avec celle des deux autres bâtiments du même type basés en Guyane.

Restera à régler le problème des capacités amphibies qui, perdues avec le départ du BATRAL Dumont d’Urville, ont fait défaut quand il s’est agi pour les frégates de surveillance « Germinal » et « Ventôse » d’acheminer l’aide humanitaire aux sinistrés de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, étant donné que les infrastructures portaires étaient hors d’état. Pour le moment, la présence, sur zone, du BPC Tonnerre pourra y remédier avec ses Engin de débarquement amphibie rapide ou EDA-R, lesquels peuvent être utilisés de manière autonome.

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