Démonstration de force américaine au large des côtes nord-coréennes

Lors de son discours prononcé lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le 19 septembre, le président américain, Donald Trump, n’a pas retenu ses coups contre la Corée du Nord. Il a en effet dénoncé le « régime vicieux » de Pyongyang et surnommé son chef, Kim Jong-un, de « Rocket Man » embarqué dans « une mission suicide » pour lui-même et son pays.

« Les États-Unis sont prêts, disposés et en mesure » de répondre militairement à Pyongyang, « mais espérons que cela ne sera pas nécessaire », a encore dit M. Trump, menaçant de « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d’attaque.

De son côté, Kim Jong-un n’a pas été en reste, en affirmant, le 22 septembre, qu’il allait « assurément et définitivement dompter par le feu ce radoteur américain mentalement déséquilibré. » Et d’assurer que le président Trump serait confronté à des « résultats au-delà de ses attentes. » Plus tard, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong-ho, a indiqué à des journalistes, en marge de l’assemblée générale de l’ONU, que Pyongyang envisagerait « un essai de bombe H d’un niveau sans précédent, peut-être au-dessus du Pacifique ». Et d’ajouter : « C’est à notre leader de décider, donc je ne sais pas bien. »

Cette escalade verbale survient alors que les responsables américains évoquent de plus en plus fréquemment l’option militaire pour contrer les ambitions nucléaires nord-coréennes. C’est ce qu’a notamment fait Le chef du Pentagone, James Mattis, le 18 septembre.

Ainsi, ce dernier a indiqué que les États-Unis sont en mesure de prendre des mesures militaires contre Pyongyang sans exposer la Corée du Sud à des représailles. « Il y en a mais je ne vais pas entrer dans les détails », a-t-il dit.

Sans doute que la démonstration de force fait partie de ces options militaires. D’où le « message clair » que les États-Unis ont voulu adresser à Pyongyang en envoyant un bombardier B-1B Lancer, accompagné par un F-15, près des côtes nord-coréennes, le 23 septembre.

« C’est l’endroit le plus au nord de la zone démilitarisée qu’un avion américain ou un bombardier a survolé au large des côtes nord-coréennes au 21e siècle », a commenté Dana White, une porte-parole du Pentagone. Cela montre « à quel point nous prenons au sérieux le comportement dangereux de la Corée du Nord », a-t-elle continué.

La présence de ce bombardier B-1B et de ce F-15 aussi près des côtes de la Corée du Nord (qui n’a, a priori, pas donné lieu à une intervention de l’aviation nord-coréenne) est une « démonstration de la détermination américaine et un message clair que le président dispose de nombreuses options militaires pour faire face à toute menace », a ajouté Dana White. Et d’insister : « Nous sommes prêts à utiliser toute la gamme de nos capacités militaires pour défendre les Etats-Unis et nos alliés. »

Cela étant, cette démonstration de force n’a pas mis fin à l’escalade verbale. Accusé d’être une « personne dérangée », un « mégalomane », un « gangster » et un « roi menteur » par le chef de la diplomatie nord-coréenne, Donald Trump a répliqué, via Twitter. « Viens d’entendre le ministre des Affaires étrangères de Corée du nord parler à l’ONU. S’il fait écho aux pensées du Petit Rocket Man, ils vont bientôt disparaître », a-t-il dit. Et, pour faire bonne mesure, il s’en est aussi pris à Téhéran.

« L’Iran vient de tester un missile balistique capable d’atteindre Israël. Ils travaillent aussi avec la Corée du nord ». Nous n’avons pas vraiment un accord ! », a en effet lancé M. Trump, en référence l’accord sur le nucléaire iranien, conclu à Vienne en juillet 2015 et au sujet duquel il ne perd pas une occasion de dire tout le mal qu’il en pense.

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