La Royal Air Force a diffusé la vidéo la frappe d’un drone Reaper ayant empêché l’exécution de deux prisonniers de l’EI

En mai dernier, le ministère britannique de la Défense (MoD) affirmait dans un communiqué qu’une frappe réalisée par un drone MQ-9 Reaper de la Royal Air Force (RAF) avait empêché l’exécution publique de deux prisonniers de l’État islamique (EI ou Daesh) à Abu Kamal, en Syrie.

« Lorsque deux prisonniers sont sortis d’une fourgonnette arrêtée devant la foule, il est dévenu évident que Daesh organisait une exécution publique. Compte tenu du grand nombre de civils présents, l’équipage du Reaper ne pouvait pas viser directement les combattants de Daesh sur le point de commettre les meurtres », avait raconté le MoD à l’époque.

Mais, avait-il continué, « deux extrémistes armés étaient postés comme des sentinelles sur le toit d’un immeuble surplombant la scène. Un missile Hellfire a immédiatement été tiré et a marqué un coup direct qui a non seulement tué une des sentinelles mais également interrompu l’exécution. Les combattants de Daesh ont fui la scène et la population civile s’est dispersée. »

Le récit de cette action pouvait alors sembler à peine croyable : comment, en effet, le missile Hellfire n’a pu tuer qu’une seule sentinelle alors que le risque de dommages collatéraux était élevé, au regard de la configuration des lieux?

Aussi, quatre mois plus tard, le MoD a diffusé la vidéo de cette frappe, ce qui a permis de vérifier les explications qu’il avait auparavant données.

« L’individu que nous avons ciblé était un tireur d’élite chargé de surveiller les civils qui cherchaient à s’éloigner et non pas pour protéger l’exécution prévue », a expliqué, à cette occasion, l’Air Commodore Johnny Stringer, le chef des opérations aériennes britanniques en Irak et en Syrie. Cependant, on ignore le sort des deux prisonniers.

Mais la diffusion de cette film coïncide avec l’annonce faite récemment par Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense, sur la façon de reconnaître les mérite des équipages qui mettent en oeuvre les drones de la RAF.

Ce type de sujet donne toujours lieu à des polémiques, lesquelles portent sur le fait que les équipages de MQ-9 Reaper ne sont pas présent physiquement sur le théâtre des opérations (à la différence de leurs homologues français).

En effet, dans le cas de la frappe réalisée à Abu Kabal, l’équipage de la Royal Air Force se trouvait sur la base de Waddington, en Angleterre tandis que leur mission était supervisée par le Combined air operations centre (CAOC) d’al-Udeid, au Qatar. Quant aux MQ-9 Reaper engagé dans l’opération Shader [nom de la participation britannique à la coalition anti-jihadiste, ndlr], ils sont basés au Koweït.

« Le caractère changeant de la guerre offre de nouveaux défis – pas seulement sur la façon dont nous nous battons, mais aussi sur la façon dont nous reconnaissons et soutenons ceux qui servent », a ainsi déclaré M. Fallon, lors d’un déplacement en Irak, cette semaine.

« Au fur et à mesure que les combats ont évolué, nous nous sommes adaptés, en veillant à ce que nos troupes disposent d’équipements de pointe, y compris de systèmes pilotés par des équipages non présents dans l’espace de bataille. Notre reconnaissance du service, des risques et des effets à long terme doit donc aussi s’adapter », a continué le ministre britannique.

« C’est pourquoi nous devons examiner comment fournir une reconnaissance à ceux qui apportent une contribution essentielle à l’opération Shader en dehors de l’espace de bataille, comme les pilotes de Reaper qui prennent des décisions de vie et de mort ou encore comme ceux qui veillent à ce que nos avions puissent frapper Daesh », a plaidé M. Fallon.

En attendant, une médaille dédiée à l’opération Shader va être créée. « Nos troupes ont mené plus de 1.500 raids contre les terroristes de Daesh et ont aidé à former près de 60.000 membres des forces de sécurité irakiennes », a rappelé le ministre. « La campagne n’est pas terminée, mais pour ceux qui ont servi, nous honorons à juste titre le rôle crucial qu’ils ont joué pour nous protéger », a-t-il insisté.

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