L’économie allant mieux que prévu, l’exécutif aurait pu éviter de raboter le budget des armées

Le 10 juillet, et après un somble tableau des finances publics décrit par la Cour des comptes, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, défendait l’idée d’un plan d’économie de 4,5 milliards d’euros afin de respecter le seuil fatidique des 3% de déficits (et donc l’un des critères du traité européen de Maastricht) pour l’année 2017.

Cela se traduisit par un « effort » de 850 millions d’euros demandé au ministère des Armées. Soit l’équivalent des surcoûts liés aux opérations extérieures (OPEX) non pris en compte par la Loi de finance initiale (LFI).

La suite est connue : le président Macron crut bon de faire preuve d’autorité en s’en prenant au général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA). Ce dernier, inquiet des conséquences de cette coupe budgétaire, remit sa démission. Une première pour la Ve République. Pendant plusieurs jours, il ne fut question que de cette affaire (ou presque) dans la presse. Plus tard, dans un entretien donné à l’hebdomadaire Le Point, le locataire de l’Élysée qualifiera cet épisode de « tempête dans un verre d’eau ».

Seulement, quelques semaines après, alors que le mal a été fait, il se trouve que l’économie française se porte mieux que prévu. Du moins, c’est qu’a affirmé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, lors de son passage dans l’émission « Les quatre verités », sur France 2, le 19 septembre.

Ainsi, la croissance de la richesse nationale, en 2017, ne sera pas de 1,6%, comme prévu, mais de 1,7%. Du jamais vu depuis 2011. Cette performance inattendue s’explique par la consommation intérieure et l’investissement des entreprises. Aussi, les rentrées fiscales sont plus importantes qu’espéré. « À la fin juillet, les recettes de TVA ont ainsi déjà progressé de 5% en un an, soit de 4,2 milliards d’euros », indique Le Figaro (édition du 20 septembre).

Seulement, il n’est pas question de revenir sur les 850 millions d’euros exigés aux Armées, et donc sur l’étalement de certains programmes d’armement. Ce surplus de recettes fiscales permettra, comme l’a indiqué Bruno Le Maire, de viser un déficit public de 2,9% du PIB, et non plus de 3%. Tout ça pour ça…

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