Les Forces démocratiques syriennes disent avoir été visées par l’aviation russe dans la province de Deir ez-Zor

Le 9 septembre, les Forces démocratiques syriennes (FDS), c’est à dire une alliance entre les milices kurdes syriennes (YPG) et des groupes arabes armés, ont annoncé avoir lancé une opération dans l’est de la province de Deir ez-Zor afin d’y chasser les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh).

« Nous diriger vers (la province) de Deir Ezzor est inévitable. […] Nous entamons la première étape, pour libérer les régions à l’est de l’Euphrate, dans la province de Deir ez-Zor », avait alors expliqué Ahmad Abou Khawla, un chef des FDS.

Concrètement, il s’agit pour les FDS de prendre le contrôle des secteurs encore tenus par l’EI dans le sud de la province de Hassaké et dans l’est de celle de Deir ez-Zor.

Seulement, cette opération, lancée avec l’assentiment de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, complique la donne dans la province de Deir ez-Zor étant donné que les troupes gouvernementales syriennes, appuyées par l’aviation russe, y mènent également une offensive contre Daesh. Offensive qui a permis de briser le siège de la capitale provinciale du même nom au début de ce mois.

Afin d’éviter des incidents, et faute de coordination entre les différents acteurs sur le terrain, la coalition et l’état-major russe utilisent une « ligne de déconfliction ». Mais, visiblement, cela n’a pas empêché un bombardement des FDS au nord-est de la ville de Deir ez-Zor.

« Nos forces ont été la cible le matin d’une attaque des forces aériennes russes et du régime syrien dans la zone industrielle », ont effet indiqué, ce 16 septembre, les FDS, via un communiqué. « Six de nos combattants ont été blessés », ont-elles précisé.

« Au moment où nos forces remportent de grandes victoires contre l’EI à Raqqa (nord) et Deir ez-Zor (..), certaines parties tentent d’entraver l’avancée de nos troupes », ont encore accusé les FDS.

Ce bombardement des FDS par l’aviation russe, s’il est avéré, a eu lieu un an presque jour pour jour après un raid de la coalition anti-EI ayant visé par erreur une position occupée par l’armée syrienne dans les environs de Deir ez-Zor. Cet incident donna lieu à une enquête.

Avec des forces syriennes qui remontent par le sud-ouest et des FDS qui descendent du nord-est, la rencontre au niveau de la ville de Deir ez-Zor est inévitable : elles sont à désormais à moins de 15 km les unes des autres.

En outre, les intentions de l’alliance arabo-kurde ne sont pas précises. Le 11 septembre, des responsables tribaux liés aux FDS ont fait part de leur volonté d’établir un « comité civil chargé d’administrer la ville [de Deir ez-Zor] immédiatement après sa libération. » Or, ce qu’a démenti, trois jours plus tard, le colonel Ryan Dillon, le porte-parole de la coalition anti-EI.

« Je vous dirai simplement que le plan n’est pas d’entrer dans la ville de Deir ez-Zor, mais il reste de nombreux combattants, ressources et dirigeants de l’EI qui ont toujours des positions dans ce secteur de la vallée de l’Euphrate », a en effet expliqué l’officier.

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