Paris critique à mots couverts l’achat par la Turquie du système russe de défense aérienne S-400

Membre de l’Otan depuis 1952, la Turquie a donc choisi d’acquérir le système russe de défense aérienne S-400 Triumph (ou SA-21 Growler). Il devrait en coûter environ 2,5 milliards de dollars à Ankara pour quatre batteries.

Ce contrat a sans doute mis fin à un feuilleton à rebondissements ayant commencé en 2013. À l’époque, la Turquie avait été critiqué par l’Otan pour avoir choisi le système chinois Hongqi-9/FD 2000, également incompatible, sauf à communiquer à Pékin des informations confidentielles de nature à compromettre les procédures des Alliés. Finalement, Ankara y avait renoncé tout en affirmant que la priorité irait au développement d’un système de conception nationale, avec le soutien d’un grand groupe.

Si le Hongqi-9/FD 2000 n’était pas compatible avec les systèmes de l’Otan, le S-400 Triumph ne le sera évidemment pas non plus… D’ailleurs, quand les négociations entre les autorités turques et russes semblaient être à un stade avancé, le Pentagone avait souligné que c’était « généralement plutôt une bonne idée pour des alliées d’acheter des matériels compatibles entre-eux. »

Cela étant, ce choix fait par la Turquie a été critiqué à mots couverts (ou d’une manière très diplomatique) par le ministère français des Affaires étrangères.

« L’achat de ces équipements militaires par la Turquie relève d’un choix souverain qu’il n’appartient pas aux membres de l’Alliance atlantique de commenter », a d’abord affirmé, ce 13 septembre, Agnès Romatet-Espagne, la porte-parole du Quai d’Orsay.

Mais, dans la foulée, cette dernière a rappelé que « la Turquie est fortement soutenue par ses alliés de l’Otan pour faire face aux menaces régionales qui pèsent sur sa sécurité ». Et de souligner que « depuis 2013, à la demande de la Turquie, l’Alliance atlantique déploie ainsi des systèmes de défense antimissile dans l’Est du pays. »

La porte-parole a ainsi fait référence à l’opération Active Fence qui, sous l’égide de l’Otan, consiste à mettre en oeuvre des batteries de défense aérienne Patriot et SAMP/T, respectivement fournies par l’Espagne et l’Italie, près de la frontière avec la Syrie. En outre, des avions AWACS ont également été déployés en Turquie.

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