Un escadron français de défense sol-air participe à un exercice militaire suédois d’une ampleur inédite

En raison de l’activité militaire russe dans la région de la Baltique, qu’elle perçoit comme une menace, la Suède, qui n’est pas membre de l’Otan, a commencé par revoir sa politique de défense, en revenant sur des décisions prises avant l’annexion de la Crimée par la Russie. Et cela d’autant plus que, en 2013, le général Sverker Göranson, alors chef d’état-major des forces armées suédoises, avait prévenu que le pays ne tiendrait pas plus d’une semaine en cas d’une « attaque limitée ».

Cette prise de conscience a donné lieu à plusieurs mesures emblématiques, comme, par exemple, le retour de la conscription, qui avait été abandonnée en 2010. Outre la hausse de son budget de la Défense, la reprise en main de son industrie de l’armement (avec la reprise, par Saab, du constructeur naval Kockums AB) ou encore la remilitarisation de l’île – stratégique – de Götland, la Suède a noué des partenariats militaires non seulement avec les pays scandinaves mais aussi avec le Royaume-Uni.

Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il, en effet, que les forces suédoises soient suffisamment entraînées. D’où l’organisation de l’exercice Aurora 17, d’une ampleur inédite depuis 20 ans puisque, lancée le 11 septembre, il mobilise près de 19.000 soldats suédois.

Cela étant, cet exercice ne concerne pas seulement la Suède puisque d’autres pays y participent, comme le Danemark, la Finlande, la Norvège, l’Estonie et la Lituanie (ce qui n’est pas une surprise). Des unités américaines et françaises ont également été conviées.

« Aurora 17 permettra de bâtir une défense plus forte et contribuera à la capacité collective de faire face à une attaque contre la Suède », fait valoir l’état-major suédois. Il s’agit également de donner le « signal important au monde extérieur que nous prêts à nous défendre », a-t-il ajouté.

Pour cet exercice, et afin de « de démontrer sa capacité à répondre à des attaques balistiques ou à des intrusions d’aéronefs ennemis dans son espace aérien », la France a envoyé l’Escadron de défense sol-air (EDSA) 1/950 « Crau », habituellement basé à Istres.

« Cet événement représente une possibilité pour l’armée de l’Air de faire la démonstration de sa capacité de projection et de renforcer son interopérabilité, notamment en matière de défense sol-air, avec ses alliés », explique le Sirpa Air.

Et en effet, pour envoyer, en Suède, deux sections Mamba (Système air-sol moyenne portée – Terrestre / SAMP-T) et deux sections Crotale, il a fallu d’abord acheminer le matériel vers la zone de regroupement et d’attente de Miramas, où la SNCF a ensuite pris le relai « en transportant les 50 camions » jusqu’à Göteborg.

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