La Corée du Nord a effectué son sixième essai d’une arme nucléaire

Malgré les condamnations internationales, le renforcement des sanctions prises à son égard par le Conseil de sécurité des Nations unies, les réprimandes de la Chine, le ton très ferme du président Trump ou encore les démonstrations de force, rien n’y fait. La Corée du Nord passe outre. Près d’une semaine après qu’un de ses missiles Hwasong-12 a survolé le territoire japonais, elle vient de procéder à son sixième essai d’une arme nucléaire depuis octobre 2006.

Il était environ 12H00 (locales), ce 3 septembre, quand une « secousse artificielle de magnitude 5,6 » due à une explosion a été détectée près de Punggye-ri, en Corée du Nord, a fait savoir, dans un premier temps, l’état-major interarmes sud-coréen, avant de péciser que « les autorités militaires sud-coréennes et américaines surveillent étroitement les mouvements de l’armée nord-coréenne. »

Ce qu’a confirmé, plus tard, l’institut américain de géologie (USGS), lequel a évoqué une secousse tellurique de magnitude 6,3, pouvant correspondre à une « possible explosion », à 24 km au nord-est de la localité de Sungjibaegam, dans la province de Hamgyeong, en Corée du Nord. De son côté, le Centre chinois de surveillance sismique a dit avoir recueilli des données identiques, avant de signaler qu’une autre secousse, d’une magnitude de 4,6, a eu lieu 10 minutes après la première, vraisemblablement à cause d’un « affaissement ».

Puis, à son tour, le Japon a accusé la Corée du Nord d’avoir procédé à son sixième essai nucléaire, lequel était attendu en avril dernier, à l’occasion du « Jour du Soleil », c’est à dire pour le 105e anniversaire du fondateur du pays, Kim Il-sung.

« Le gouvernement japonais confirme que la Corée du Nord a réalisé un essai nucléaire, après avoir étudié les informations de l’agence météorologique », a en effet déclaré Taro Kono, le ministre japonais des Affaires étrangères, après les secousses constatées autour de Punggye-ri.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour en avoir la confirmation officielle de la part de Pyongyang puisque, peu après, la télévision centrale nord-coréenne s’est félicitée de la « réussite parfaite » d’un essai d’une « bombe à hydrogène » (ou thermonucléaire) pouvant être installée sur des missiles balistiques.

Pour le moment, l’on ne peut pas dire avec certitude si l’arme testé était bel et bien une bombe thermonucléaire, qui libère de l’énergie par une réaction de fusion, ou s’il s’agit d’une arme à fission dopée.

Si l’on pouvait avoir quelques doutes lors des deux précédents essais nord-coréens, en raison de la puissance des explosions qui ne correspondaient pas à celle d’une bombe H, le dernier qui vient d’être réalisé a été « de cinq à six fois plus puissant que lors du cinquième » test, a fait valoir Séoul.

De son côté, l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), qui a également dit avoir enregistré un « événement sismique » en Corée du Nord, a indiqué que la puissance dégagée lors de ce dernier essai semble « avoir été plus importante » que celle mesurée lors du 5e test nord-coréen.

« Si cet événement venait à se confirmer comme étant un test nucléaire, cela voudrait indiquer que le programme nucléaire nord-coréen avance très rapidement », a déclaré Lassina Zerbo, le secrétaire exécutif de l’Otice.

Pour rappel, le 5e essai nucléaire nord-coréen avait dégagé une énergie de 10 kilotonnes, soit 5 de moins que la bombe A qui détruisit Hiroshima le 6 août 1945.

Quelques heures avant d’effectuer ce dernier essai, l’agence officielle KCNA avait diffusé des images de Kim Jong-un en train d’inspecter une tête prétendument thermonucléaire lors d’une visite à l’Institut nord-coréen des armes nucléaires.

L’engin inspecté par M. Kim est « une bombe thermonucléaire d’une très grande puissance fabriquée par nos efforts et notre technologie », a affirmé KCNA. Et d’ajouter que « tous les composants de cette bombe H ont été fabriqués à 100% nationalement. » Seulement, au vu des seules images, il est là aussi compliqué de conclure quoi que ce soit.

L’on en saura sans doute un peu plus sur la nature de l’arme testée à condition de recueillir les traces de gaz radioactifs peotentiellement dégagées dans l’atmosphère lors de cet essai. Pour cela, l’US Air Force devrait déployer un avion WC-135 Constant Phoenix, spécialisé dans la « chasse » aux particules.

Photo : KCNA

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