L’US Air Force peine toujours à retenir ses pilotes

La pénurie de pilotes est un problème auquel le Pentagone à du mal à trouver une solution. Du coup, faute de réponse approprié, il s’aggrave d’année en année.

Ainsi, selon les derniers chiffres, l’US Air Force ne compte que 18.808 pilotes sur les 20.352 dont elle a besoin. Et curieusement, la pénurie affecte surtout l’aviation de combat, puisqu’elle représente, à elle seule, 78% de la pénurie.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. La première est la concurrence de l’aviation commerciale, qui met le paquet pour recruter des pilotes militaires, quitte même à abaisser le seuil de nombres d’heures de vol requises pour assurer des vols intérieurs (750 heures pour un ancien de l’US Air Force contre le double pour un pilote privé). En outre, les salaires sont particulièrement attractifs pour des sujétions moindres. La fréquence des opérations et les risques inhérents à ces dernières sont à l’origine de nombreux départs.

Le souci est que cette pénurie met à mal les capacités de l’US Air Force. Avec le rythme opérationnel actuel, il est en effet compliqué d’entraîner correctement les jeunes pilotes avant de les envoyer au combat. Ce qui fait que tout retombe sur les « anciens », ce qui les incite à partir.

Pour faire face à cette situation, l’US Air Force a imaginé, ces dernières semaines, plusieurs solutions. La première est de recourir plus largement à des sociétés militaires privées (SMP) pour tenir le rôle des escadrons « agresseurs » lors des exercices aériens. Une seconde consiste à permettre à ses pilotes d’aller « souffler » au sein d’une compagnie aérienne pendant quelques temps avant de reprendre du service.

Mais surtout, l’essentiel des mesures prises a porté sur les rémunérations, avec une politique de bonus pour les pilotes ayant pris l’engagement de rester sous l’uniforme pendant un certains nombres d’années. Pour certains, l’offres a de quoi séduire puisqu’ils pourraient percevoir jusqu’à 455.000 dollars en plus sur 13 ans de service.

Comme elle vient juste d’entrer en application, on ignore encore si elle sera efficace. Mais sans en connaître le résultat, et comme la situation apparaît plus grave qu’attendu, l’USAF a décidé d’élargir les conditions d’attribution de ce bonus. En outre, elle a annoncé une revalorisation conséquente du « Flight Pay » (appelé « rémunération incitative », un genre de solde à l’air). Cette hausse peut aller de 150 à 1.000 dollars par mois, en fonction de l’ancienneté.

D’autres mesures, moins coûteuses, viennent également d’être annoncées. En effet, il est question de faire preuve d’un peu de bon sens en déchargeant le personnel navigant de tâches (administratives par exemple) afin de lui permettre de se concentrer sur ses missions. « Nous envisageons de multiples options pour améliorer la qualité de vie et la qualité du service pour nos pilotes », a en effet déclaré le général David Goldfein, le chef d’état-major de l’US Air Force.

Enfin, le programme Voluntary Rated Return to Active Duty (VRRAD) a également été lancé. Il s’agit de demander à des pilotes retraités de reprendre du service pour un an afin d’assurer des fonctions exigeant de l’expérience sans pour autant nécessiter de « reprendre le manche ». L’idée est de pouvoir ainsi combler certains postes critiques pour « permettre aux pilotes actifs de rester avec leurs unités, où ils sont nécessaires pour satisfaire aux exigences de la mission ».

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