120 élèves-gendarmes commenceront leur formation en Espagne à partir d’octobre prochain

Les choses n’auront pas traîné : en février dernier, Bruno Le Roux, alors ministre de l’Intérieur, et son homologue espagnol, Juan Ignacio Zoido Álvarez, signèrent des accords de coopération en matière de sécurité publique. L’un d’eux prévoyait d’étudier un projet visant à délocaliser, en Espagne, la formation de 120 élèves-gendarmes français. À cette fin, une « mission exploratoire » devait être conduite à Madrid afin d’en « préciser les modalités ».

Il aura donc fallu six mois pour voir ce dossier se concrétiser. En effet, le 23 août, dans les locaux de la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN), à Issy-les-Moulineaux, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, et M. Álvarez ont signé signé l’accord administratif franco-espagnol officialisant ce projet de formation délocalisée d’une promotion de 120 élèves-gendarmes, en présence du général Richard Lizurey et de José Manuel Holgado, le patron de la Guardia civil.

« Nous venons de signer un accord qui permet le lancement d’une formation conjointe de gendarmes français et espagnols. Cette formation sans précédent est extrêmement importante. Si nous voulons travailler ensemble, il faut que nous puissions connaître les méthodes avec lesquelles nous travaillons les uns et les autres », a expliqué M. Collomb, après avoir souligné l’important de la coopération entre pays européens en matière de terrorisme.

Quant au général Lizurey, il a estimé que ce projet « innovant de formation commune » s’inscrivait « dans la droite ligne de ‘la philosophie des pères fondateurs de l’Europe’ pour qui l’important était d’unir les hommes. »

Concrètement, 120 élèves-gendarmes de l’école de Tulle seront sélectionnés pour ce projet. Le 2 octobre, ils entameront leur formation initiale, aux côtés de stagiaires de la Guardia civil à Valdemoro, près de Madrid. La durée de leur scolarité « espagnole » prendra fin le 18 juin 2018.

Leur formation « sera dispensée conjointement par des cadres espagnols et français et s’articulera autour de quatre grandes thématiques : la lutte contre le terrorisme, le contrôle des flux migratoire, la lutte contre la criminalité organisée transfrontalière et la connaissance mutuelle », précise la Gendarmerie nationale.

Cela étant, cette initiative franco-espagnole n’est pas du goût de tout le monde. Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), affilié à la CDFT, en a dénoncé le coût, qu’il juge « démesuré » [qu’il évalue à 1,5 millions d’euros, ndlr] au regard des contraintes budgétaires qui frappent le ministère de l’Intérieur.

Photo : Gendarmerie nationale

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