Irak : Scindés en deux groupes, les artilleurs français pilonnent l’État islamique à Tal Afar

Moins d’une semaine après avoir lancé la phase terrestre de l’opération visant à chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de Tal Afar, l’un des derniers bastions jihadistes de la province de Ninive, les forces irakiennes et les unités paramilitaires des Hached Al-Chaabi [dominées par les milices chiites soutenues par l’Iran, ndlr] ont rapidement progressé étant donné qu’elle ont annoncé, le 25 août, être à deux pas du centre de cette ville et de sa citadelle ottomane.

« Le drapeau irakien a été hissé sur le quartier al-Nasr », situé dans l’est de la ville, et « les troupes se trouvent désormais à l’entrée du quartier de la citadelle », a fait savoir le Commandement conjoint des opérations (JOC). Et d’ajouter : « Les unités du contre-terrorisme (ICTS) ont repris le contrôle de l’ensemble du quartier al-Taliaa », qui borde le quartier de la citadelle au sud, et « assiègent maintenant le quartier de la citadelle. » Enfin, la « police fédérale a repris le quartier Saad, dans le nord-ouest de Tal Afar, et lancé l’assaut sur le quartier al-Qadissia. »

Comme annoncé, les artilleurs français de la Task Force (TF) Wagram, dotés de quatre CAESAR (Camions équipés d’un système d’artillerie), ont pris leur part dans cette offenvise terrestre, pour laquelle ils se sont réorganisés en deux groupes ayant pris position à l’est de Tal Afar afin d’assurer un « meilleur appui aux unités irakiennes », à savoir les 9e, 15e et 16e divisions, et de « mieux couvrir la zone des combats ».

Dans la nuit du 19 au 20 août, soit aux première heures de l’offensive terrestre, la TF Wagram a assuré des tirs de destruction des premières lignes de défense de l’EI à Tal Afar. Puis, précise l’État-major des armées (EMA), les CAESAR français ont « effectué plusieurs tirs de contre-batterie pour priver les combattants terroristes de leurs principaux moyens d’appui » ainsi que des « tirs de neutralisation sur des positions logistiques de l’organisation terroriste pour priver ses combattants de ravitaillement. »

Au total, 60 missions de tirs ont été réalisées (contre 13 la semaine passée), ce qui correspond à une « consommation » de plusieurs centaines d’obus (une mission peut donner lieu au tir d’une quinzaine d’obus de 155 mm).

S’agissant de l’activité des moyens aériens engagés dans l’opération Chammal, l’EMA n’a pas donné le décompte précis des frappes assurées par les Rafale basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis. Au cours de la semaine passées, 37 sorties ont été réalisées, dont 28 de reconnaissance armée et d’appuis au sol, 2 de ravitaillement et 7 de recueil de renseignement.

Deux frappes ont été effectuées dans la région de Raqqa, en Syrie. Quant à Tal Afar, l’EMA indique seulement que « plusieurs frappes » y ont été réalisées par les Rafale « pour détruire des moyens artillerie » de l’EI.

Par ailleurs, les ministres français des Armées et des Affaires étrangères, Florence Parly et Jean-Yves Le Drian, sont arrivés, le 25 août au soir, à Bagdad pour y rencontrer le Premier ministre Haider al-Abadi et d’autres responsables irakiens.

« C’est une période de bascule entre une guerre qui touche à sa fin et le début de la stabilisation et de la reconstruction » du pays, a commenté M. Le Drian, avant d’arriver à Bagdad, au sujet de la situation militaire sur le terrain. Mais « tant que notre ennemi commun n’aura pas été éradiqué, la participation de la France [aux opérations de la coalition dirigée par les États-Unis] sera maintenue », a précisé Mme Parly.

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