Lockheed-Martin et Raytheon vont plancher sur le futur missile de croisière nucléaire de l’US Air Force

Le remplacement des missiles de croisière AGM-86B qui, pouvant être munis d’une tête thermonucléaire W80 de 200 kilotonnes, figurent actuellement dans l’inventaire de l’US Air Force, a franchi un étape supplémentaire le 24 août.

En effet, dans le cadre du programme LRSO (Long Range Stand-Off), le Pentagone a confié à Lockheed-Martin et à Raytheon le soin de mener à bien une phase de « maturation technologique » et de « réduction des risques » devant durer 54 mois. Les deux industriels ont chacun reçu un contrat d’environ 900 millions de dollars.

Par la suite, l’Air Force Nuclear Weapons Center choisira un prestataire unique, qui sera alors chargé de développer et de produire le LRSO. Ce missile de croisière devrait être mis en service vers la fin des années 2020 et pourra être emporté par les bombardiers B-52 « Stratofortress », B-2 « Spirit » et B-21 « Raider », en cours de développement chez Northrop Grumman.

« Cette arme modernisera la branche aérienne de la triade nucléaire », a commenté Heather Wilson, la secrétaire de l’US Air Force. « La dissuasion fonctionne si nos adversaires savent que nous pouvons mettre en danger les choses qu’ils valorisent. Cette arme améliorera notre capacité à le faire, et nous devons la moderniser de manière rentable », a-t-elle ajouté.

Le remplacement des ALCM est devenu urgent. Non seulement parce qu’il ne leur reste plus que 10 ans de potentiel et que leur entretien devient compliqué, mais aussi parce que les systèmes de défenses aériennes tendent à devenir de plus en plus performants.

Il est probable que l’hypervelocité sera privilégiée pour le LRSO étant donné que les États-Unis ont déjà un programme visant à développer des armes hypersoniques (Prompt Global Strike). La France s’oriente d’ailleurs vers cette direction pour l’ASN4G, qui sera le successeur du missile ASMP-A (Air-Sol Moyenne Portée – Amélioré) de ses forces aériennes stratégiques.

Cela étant, le programme LRSO ne fait pas l’unanimité au Congrès, plusieurs représentants et sénateurs démocrates ayant critiqué son coût, qu’ils jugent exhorbitant, ainsi que son utilité.

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