L’Australie suspend de vol ses hélicoptères d’attaque Tigre ARH

Après la perte d’un hélicoptère d’attaque allemand Tigre UHT dans le nord du Mali, en juillet, l’Australie a décidé de suspendre de vol les 22 appareils de ce type (version ARH pour Armed Reconnaissance Helicopters) actuellement en dotation au sein de ses forces terrestres. Cependant, cette restriction pourra être levée en cas d’urgence.

Cette mesure a été prise en raison de la mise en garde adressée par Airbus contre des « conditions potentiellement risquées de navigabilité » tant que ne sont pas connues les causes de la perte du Tigre de la Bundeswehr. Pour rappel, ce dernier aurait perdu les pales de son rotor alors qu’il venait d’amorcer une chute qui aura duré 10 secondes.

Un porte-parole du ministère australien de la Défense a précisé que les opérations des [hélicoptères] Tigre étaient désormais limitées aux vols essentiels. « La Défense consulte le groupe Airbus […] pour examiner les avis récents. Aucune nouvelle information relative à l’enquête sur l’accident n’a été reçue », a-t-il dit.

« Comme nous ne pouvons exclure quoi que ce soit concernant les causes du crash pour le moment car la situation n’est pas claire du tout, nous nous devons de diffuser une mise en garde. Et parce que la situation n’est pas claire, nous ne pouvons effectuer de recommandation », avait expliqué un porte-parole d’Airbus Helicopters après la diffusion de sa mise en garde.

Cela étant, les Tigre de l’armée australienne ont souvent fait l’objet de dures critiques à Canberra. Un rapport publié en 2016 dénonçait ainsi 76 lacunes « en matière de capacité » et un coût de maintien en condition opérationnel (MCO) beaucoup trop élevé par rapport à ce qui avait été initialement prévu. D’où la décision de les retirer du service en 2020. Décision annoncé dans le dernier Livre blanc australien sur la Défense.

Parmi les utilisateurs du Tigre, et outre l’Allemagne et l’Australie, qui ont dont décidé de clouer leurs appareils au sol sauf en cas d’urgence, l’Espagne n’a pas clairement précisé ses intentions. « L’armée suivra les recommandations techniques du constructeur une fois qu’il aura effectué les enquêtes nécessaires et vérifier ce qui a pu cause l’accident » du Tigre de la Bundeswehr, a simplement indiqué le ministère espagnol de la Défense.

Quant à la France, aucune mesure particulière n’a été annoncée. Apparemment, les Tigre de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) continuent d’être utilisés en opération.

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