Un spécialiste de la recherche aérospatiale nommé à la tête de la Direction générale de l’armement

Depuis le 30 juin – voire avant – plusieurs noms ont été avancés pour le poste de Délégué général pour l’armement (DGA), que Laurent Collet-Billon venait de quitter, après l’avoir occupé pendant près de 9 ans (un record). Puis trois se sont détachés du lot : Laurent Giovachini, directeur général adjoint de Sopra Steria, Thomas Courbe, le directeur général adjoint de la direction générale du Trésor et Joël Barre, le directeur général délégué du Centre national d’études spatiales (CNES).

Finalement, c’est ce dernier qui a été désigné pour tenir les rênes de la Direction générale de l’armement (DGA), lors du Conseil des ministres de ce 9 août.

Né le 8 mars 1955, Joël Barre a été admis à l’École Polytechnique alors qu’il n’avait pas encore 20 ans. Diplômé, comme Laurent Collet-Billon, de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’Espace en 1979, il entame sa carrière au sein de la DGA dans la foulée. En 1987, il dirige les travaux du programme du missile de croisière ASMP (Air Sol Moyenne Portée), destiné aux Forces aériennes stratégiques (FAS). Puis, en 1991, il devient directeur du programme des satellites d’observation Hélios.

En 1997, Joël Barre est l’architecte du système de commandement, de communication et de renseignement à la Direction des systèmes de forces et de la prospective avant de rejoindre la SNECMA, où il s’occupera de la division « moteurs spatiaux ». Par la suite, il sera nommé directeur du Centre spatial guyanais de Kourou (2007), puis directeur général délégué du CNES (2012).

Cet ingénieur de 2e classe de l’armement entamera son mandat à la tête de la DGA un programme 146 « Équipement des forces » amputé de 850 millions d’euros de crédits. Et plusieurs dossiers d’une importance capitale l’attendent : le programme Scorpion pour l’armée de Terre, A400M, maintien en condition opérationnelle (MCO) des hélicoptères, modernisation de la dissuasion nucléaire, avions ravitailleurs, coopérations industrielles, etc…

Par ailleurs, comme l’a indiqué Florence Parly, la ministre des Armées, le futur DGA aura également à « engager une profonde transformation visant à trouver des modes de financement innovants pour accélérer le renouvellement des matériels. »

Dans un communiqué, Mme Parly a précisé que Joël Barre sera chargé, avec le chef d’état-major des armées et le secrétaire général pour l’administration, de préparer la nouvelle loi de programmation militaire », qu’il aura à présenter « dans les prochaines semaines », des « propositions en vue d’améliorer la conduite des projets d’investissement afin qu’ils correspondent et s’adaptent mieux aux besoins des forces armées » et qu’il devra veiller « à la réduction des coûts et des délais. »

« La ministre tient enfin particulièrement à ce que l’innovation et le numérique, qu’elle place au centre de son action, soient mieux intégrés dans ces projets. Le délégué général pour l’armement proposera également des mesures pour renforcer, soutenir et promouvoir nos projets à l’exportation et ainsi contribuer au rayonnement de la France dans le monde », peut encore lire dans ce communiqué.

Photo : CNES

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