Des militaires de l’opération Sentinelle fauchés par un véhicule à Levallois-Perret

Il était environ 9 heures, ce 9 août, quand la préfecture de police de Paris a indiqué qu’un « incident » venait de se produire à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et qu’un véhicule était activement recherché.

Puis la raison de cette alerte a ensuite été précisée : six militaires de l’opération Sentinelle, appartenant au 35e Régiment d’Infanterie (RI), ont été blessés, après avoir été fauchés par une voiture alors qu’ils sortaient de leur casernement, place de Verdun, non loin de la mairie de Levallois-Perret. Trois d’entre eux ont gravement été touchés, mais leur pronostic vital n’est pas engagé. Tous ont été admis à l’hôpital d’instruction des armées (HIA) de Percy, à Clamart.

« C’est une agression intolérable, je trouve cela honteux », a réagi Patrick Balkany, le maire de la ville, condamnant ainsi une possible attaque contre les militaires.

Selon une source proche de l’enquête citée par l’Express, le « caractère intentionnel » de la collision est retenu. Le véhicule utilisé pour cette attaque serait une berline de marque allemande.

Interrogé par BFMTV, M. Balkany a en effet précisé qu’une voiture BMW « prépositionnée dans l’allée où se trouve la caserne a foncé sur les militaires » au moment où ils sortaient dans la rue, apparemment lors d’une relève entre deux patrouilles.

Plus tard, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « tentative d’assassinats sur personne dépositaire de l’autorité publique en lien avec une entreprise terroriste », laquelle a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Pour rappel, le chef des opérations extérieures de l’État islamique (EI ou Daesh), Abou Mohammed al-Adnani (tué par une frappe de la coalition en août 2016), avait encouragé ce mode opératoire auprès des militants de l’organisation jihadiste.  » Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français […] – alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le », avait-il lancé, en septembre 2014.

Ce n’est pas la première fois que des militaires de l’opération Sentinelle sont visés par une voiture. Le 1er janvier 2016, ceux qui surveillaient une mosquée, à Valence, avaient ouvert le feu sur break Peugeot 307 qui fonçait sur eux.

Cette attaque présumée survient trois jours après l’arrestation d’un individu qui, muni d’une arme blanche, voulait s’en prendre à des militaires de l’opération Sentinelle au pied de la tour Eiffel. Bien qu’une information judiciaire a été ouverte pour « tentatives d’assassinats sur personne dépositaire de l’autorité publique en lien avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroristes criminelle », l’agresseur a été renvoyé en hôpital psychiatrique à l’issue de sa garde à vue.

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