Washington juge inutile de réunir en urgence le Conseil de sécurité pour évoquer à nouveau la Corée du Nord

On en a pris désormais l’habitude : à chaque tir de missile ou essai nucléaire effectué par la Corée du Nord, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en urgence pour discuter de l’attitude à prendre à l’égard de Pyongyang. Et il est alors question de durcir les sanctions qui frappent l’économie nord-coréenne. Sanctions auxquelles s’opposent la Chine (qui, quand elle les accepte, s’attache à en amoindrir la portée) et la Russie. Et comme ces deux pays, en leur qualité de membres permanents, disposent d’un droit de veto, rien ne se passe.

Au final, la réunion du Conseil de sécurité accouche d’une « condamnation » des actions de la Corée du Nord. Et on en reste là jusqu’au prochain tir de missile ou essai nucléaire que conduira Pyongyang. D’où les propos tenus par Nikki Haley, la représentante des États-Unis auprès des Nations unies.

« Il est inutile d’avoir une réunion en urgence si ça ne débouche sur rien », a ainsi fait valoir Mme Haley, en soulignant que la Corée du Nord a jusqu’à présent « impunément » violé les résolutions du Conseil de sécurité, comme cela a encore été le cas le 28 juillet, avec le second tir, en un mois, d’un Hwasong-14, un missile ayant les caractéristiques d’un missile balistique intercontinental (ICBM).

Pour rappel, lors de la réunion du Conseil de sécurité pour évoquer le premier tir ce missile nord-coréen, la Russie avait bloqué un projet de déclaration condamnant une nouvelle fois Pyongyang, estimant que l’engin nord-coréen ne pouvait pas être rangé dans la catégorie des ICBM…

Quoi qu’il en soit, pour Mme Haley, « une résolution supplémentaire du Conseil de sécurité qui n’augmente pas significativement la pression internationale sur la Corée du Nord ne vaut rien. » Et d’insister : « En réalité, c’est pire que tout, car cela envoie le message au dictateur nord-coréen que la communauté internationale est réticente à le défier sérieusement. »

Cela étant, lors d’un entretien téléphonique, le président américain, Donald Trump, et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, ont dit s’inquiéter de la menace « sérieuse et grandissante » que représente la Corée du Nord, après le second tir d’un missile intercontinental Hwasong-14. Et les deux dirigeants ont aussi convenu d' »accroître la pression économique et diplomatique » sur Pyongyang et de « convaincre d’autres pays d’en faire de même ».

Dans le même temps, les forces américaines ont fait une démonstration d’une batterie de défense aérienne THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), basée en Alaska, cet État se trouvant désormais à portée de tir d’un missile nord-coréen.

Toutefois, le THAAD n’a pas été conçu pour intercepter des engins intercontinentaux. Pour cela, le Pentagone compte sur un autre système, en l’occurrence le GMD (Ground-based Midcourse Defense) qui, installé en Alaska et en Californie, n’a pas toujours donné pleinement satisfaction.

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