Japon : La ministre de la Défense démissionne pour une affaire d’informations cachées sur la sécurité de soldats déployés au Sud-Soudan

Au Japon, un chef militaire n’est pas démis de ses fonctions pour avoir rendu compte des conditions dans lesquelles ses hommes remplissent leurs missions. En revanche, il peut l’être s’il les dissimule. Et son ministre de tutelle également, comme cela vient d’arriver à Tomomi Inada, la ministre japonaise de la Défense nommée il y a à peine un an.

En effet, cette dernière a été poussée à la démission à cause de la non-divulgation d’informations relatives aux mauvaises conditions de sécurité des 350 militaires japonais déployés au Sud-Soudan [une mission inédite depuis la Seconde Guerre Mondiale, ndlr] jusqu’en mai 2017, dans le cadre d’une mission des Nations unies. Cette affaire fait scandale au Japon.

Plus précisément, il a été affirmé que des responsables militaires auraient détruit des comptes-rendus quotidiens envoyé par le détachement japonais au Sud-Soudan. Or, ces documents ont en réalité été conservés sans être rendus publics, en violation des lois qui régissent les forces d’autodéfense japonaise.

Les responsables militaires mis en cause, dont le général Toshiya Okabe, le chef d’état-major de la composante terrestre des forces d’autodéfense japonaises, ont reçu des sanctions disciplinaires.

Lors de la conférence de presse qu’elle a donnée ce 28 juillet pour annoncer officiellement sa démission, Mme Inada a affirmé, comme elle l’a toujours fait depuis le début de cette affaire, qu’elle n’avait pas été mise au courant de la dissimulation des documents en question mais qu’elle prenait ses « responsabilités ». Sauf que, des sources militaires interrogées par la presse nippone ont affirmé le contraire.

Cela étant, d’autres griefs étaient reprochés à Mme Inada, qui incarne la ligne dure du Parti libéral démocrate. Son implication lors du renouvellement de l’assemblée générale de Tokyo fut jugée « inappropriée » par le Premier ministre Shinzo Abe. Et ce dernier avait d’ailleurs dû s’en excuser.

Pour le moment, l’interim à la tête du ministère de la Défense est assuré par Fumio Kishida, qui est aussi le chef de la diplomatie japonaises. Et cela, dans l’attente d’un remaniement ministériel prévu le 3 août prochain.

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