Irak/Syrie : Le général Parisot prend le commandement de la force Chammal

Jusqu’en juillet 2016, la force française Chammal, engagée au Levant contre l’État islamique (EI ou Daesh) dans le cadre d’une coalition dirigée par les États-Unis, n’avait pas de commandant, la conduite des opérations relevant alors du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées (CEMA) et du contre-amiral Beaussant, amiral commandant la zone océan Indien (ALINDIEN).

Pour simplifier la chaîne de commandement, il fut décidé de nommer le général (air) Serge Cholley à la tête de cette force. Ce spécialiste du renseignement diplômé de l’Institut national de langue et de civilisation orientale (INALCO), fut ainsi chargé de représenter la France au sein de l’état-major de la coalition [SNR-O, ndlr], installé au Koweït, et d’y contrôler « le bon emploi des moyens français ».

Un an après, le général Cholley a été relevé par un autre aviateur. En effet, le général Frédéric Parisot, qui vient de recevoir ses premières étoiles, a pris sa succession le 23 juillet dernier, lors d’une cérémonie ayant rassemblé les personnels militaires du détachement Chammal auprès du Combined Joint Task Force (CJTF).

Au cours des 12 mois que le général Cholley a passés à la tête de la force Chammal, la situation sur le terrain a beaucoup évolué, avec notamment la reprise de Mossoul par les forces irakiennes, appuyées par la coalition, et le lancement de la bataille de Raqqa, en Syrie.

Le dispositif français a également été renforcé avec le déploiement, dans les environs de Mossoul, des quatre CAESAR (camions équipés d’un système d’artillerie) de la Task Force Caesar. Cette dernière a assuré plus de 1.300 missions de tir en appui des forces irakiennes. En outre, il a reçu l’apport, à l’automne 2016, du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle.

Si Daesh dispose toujours de bastions tant en Irak qu’en Syrie (en particulier à Deir Ez Zor) et qu’il a su adapter ses modes opératoires vers l’insurrection, le général Cholley a estimé que l’organisation jihadiste « n’a plus aucun sanctuaire ». Et de lancer : « Nous les vaincrons ».

Mais pour le moment, « le combat continue, et des centaines de milliers de personnes comptent sur la coalition pour les libérer du joug de Daech. La population française compte également sur nous pour éliminer ces terroristes qui menacent notre territoire. Soyons convaincus que ce que nous faisons au Levant est essentiel pour notre sécurité collective », a poursuivi le général Parisot.

Il y a peu, le général Parisot [à gauche sur la photo, ndlr] était affecté à l’état-major particulier du président de la République il y a encore quelques jours. Pilote de chasse, il a notamment servi sur la base aérienne d’Orange (escadrons 3/5 Comtat Venaissin et 1/5 Vendée, sur Mirage 2000). Il connait bien l’Aviation royale canadienne pour avoir été détaché au 433e escadron tactique de la base de Bagotville (Québec) pendant 3 ans. Il a également passé deux ans et demi au sein du groupe d’études stratégiques « Checkmate » de l’US Air Force.

Pour rappel, le dispositif français au Levant mobilise 1.200 militaires. Son pilier « appui » repose sur 14 Rafale, 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2, 4 CAESAR et 1 frégate. Ces moyens sont ponctuellement renforcés par un E3F Awacs et un avion ravitailleur C-135FR. Quant à son pilier « formation », fourni par l’armée de Terre, il est constitué par les Task Force Monsabert (déployée auprès de la 6e division d’infanterie irakienne) et Narvik (chargée de la formation des commandos irakiens de l’Iraki Counter Terrorism Service).

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