Des milices libyennes disent craindre une résurgence de l’État islamique à Syrte

En décembre dernier, après plus de 6 mois de combats acharnés auxquels l’US Marine Corps participa avec des avions d’attaque AV-8 Harrier II et des hélicoptères AH-1W SuperCobra, la ville de Syrte était officiellement libérée de l’emprise de la branche libyenne de l’État islamique (EI). Cette offensive contre les jihadistes avait été menée par des milices venues de Misrata ayant affirmé leur loyauté à l’égard du gouvernement d’union nationale (GNA) conduit par Fayez el-Sarraj.

Pour autant, cette défaite n’a pas signifié la fin de l’EI en Libye. Selon le dernier rapport sur le terrorisme publié, la semaine passée, par le département d’État américain, les effectifs de la branche libyenne de l’organisation jihadiste était estimés à 6.000 hommes au début de l’année 2016. Or, les combats à Syrte ayant causé la mort de 1.700 d’entre eux, de nombreux combattants ont fui « vers les déserts occidentaux et méridionaux de Libye, à l’étranger ou dans les centres urbains voisins. »

 

En avril, un rapport sur la situation libyenne publié par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était montré plus précis, en affirmant que les jihadistes s’étaient repliés vers la localité de Bani Walid, située à seulement 200 km à l’ouest de Syrte. Ce qui n’était pas surprenant étant donné que cette dernière est le fief de la tribu des Warfalla, principal soutien de la branche libyenne de l’État islamique.

Et des combattants de l’EI avaient également été signalés à Sabha et à Aoubari, dans le sud, ainsi qu’à Khoms et à Tarhouna, dans l’ouest. Qui plus est, le rapport des Nations unies évoquaient aussi la présence de « cellule dormantes » dans les régions côtières, à l’ouest de Tripoli.

D’ailleurs, le chef de la branche libyenne de l’EI, cheikh Abou Hudhayfah al-Muhajir, avait annoncé ce mouvement, dans un entretien publié par Rumiyah, un magazine de l’État islamique, alors que les opérations à Syrte n’étaient pas encore terminées.

Des « détachements de moudjahidines » se sont « répandus aujourd’hui dans les déserts de la Libye » et ils feront « goûter à leurs ennemis des difficultés sévères », avait-il promis, avant d’annoncer la conquête de « villes et de régions par la puissance et la force d’Allah ». Enfin, il avait aussi assurer que les effectifs de combattants restaient « abondants ».

Aussi, les craintes exprimés par des milices libyennes ayant participé aux combats de Syrte ne sont guère surprenantes. Selon un de leurs commandants, cités par l’agence Reuters, elles ont « renforcé leurs patrouilles dans la ville pour empêcher les jihadistes de l’EI de se regrouper et de lancer des attaques contre Misrata. »

« Nous avons repéré des mouvements de Daesh (EI) dans le sud de Syrte, où ils essaient de se regrouper et de percer nos lignes dans le sud », a expliqué Mohamed Ghasri, porte-parole d’Al-Bounyan al Marsous, une brigade originaire de Misrata.

Cela étant, M. Ghasri n’a pas donné plus de précisions sur les effectifs de ces combattants de l’EI qui s’apprêteraient à passer à l’attaque. En revanche, il a déploré le « manque de soutien » de la communauté internationale depuis la libération de Syrte, même si l’aviation américaine a bombardé des camps d’entraînement jihadistes implantés au sud de la ville en janvier.

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