Le Parlement moldave demande le retrait des forces russes de Transnistrie

L’indépendance de la Moldavie, au début des années 1990, donna lieu à un conflit en Transnistrie, une région séparatiste massivement russophone. Conflit qui vit l’intervention de la 14e armée russe, alors commandée par le général Aleksandre Lebed. Puis, un accord fut finalement trouvé : les autorités moldaves renonçait à tout rattachement avec la Roumanie en échange de la neutralité de Moscou et d’une large autonomie du territoire en question.

Depuis, les troupes russes sont toujours présentent en Transnistrie, qui a proclamé son indépendance – non reconnue par la communauté internationale – et pris le nom de « République moldave du Dniestr. » Et elle est devenue une plaque tournante de tous les trafics (armes, drogue, être humains, etc…).

Pour autant, la Moldavie n’a jamais renoncé à imposer son autorité sur cette région qui lui appartient. Sans y parvenir… Car la Transnistrie préférerait être rattachée à la Russie, dont elle dépend largement sur le plan économique. D’où la crainte, à Chisinau, de voir cette dernière connaître le même sort que la Crimée, en 2014.

Depuis des années, la Moldavie demande le retrait des forces russes de Transnistrie. Un accord avait même été signé en 1994 avec Moscou… Mais il n’a jamais été ratifié par le Parlement russe. Aussi, après l’affaire de la Crimée, Chisinau a fait mine de se rapprocher de l’Union européenne, en espérant signer un accord d’association, et de l’Otan. Fin 2016, l’Alliance devait y ouvrir un bureau, comme elle l’a d’ailleurs déjà fait en Russie.

Cela étant, l’attitude à l’égard de Moscou divise la population moldave, c’est à dire entre ceux qui souhaitent un rapprochement avec la Russie et ceux qui, au contraire, veulent intégrer l’espace euro-Atlantique. Politiquement, les premiers ont porté Igor Dodon à la présidence, tandis que les seconds sont majoritaires au Parlement.

D’où la déclaration faite ce 21 juillet par les députés proche du Parti démocratique, actuellement au pouvoir. Ainsi, ont-ils fait valoir, la présence des forces russes en Transnistrie depuis 25 ans est « une violation des normes constitutionnelles concernant l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale » de la Moldavie. Et d’ajoute : « C’est une menace permanente pour la sécurité et la stabilité régionale et européenne ».

La réaction du président Dodon, seul dirigeant étranger à assister à la parade de la victoire, le 9 mai, à Moscou, ne s’est pas fait attendre. Il a en effet qualifié l’initiative des députés de « provocation (…) visant à détériorer les relations avec la Russie ».

En 2014, le gouvernement russe fit une mise en garde au sujet de la Transnistrie. « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez en Transnistrie (…), il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas », avait ainsi prévenu Dmitri Rogozine, le vice-Premier ministre russe.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]