Quelles sont précisément les attributions de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées?

Le 21 juin dernier, le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, annonçait la nomination de Geneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan, à la fonction de secrétaire d’État auprès de Florence Parly, la ministre des Armées. Sans plus de précisions. Allait-elle remplacer Jean-Marc Todeschini, ex-secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et la Mémoire (SEDAC)?

Trois semaines plus tard, l’espace du site Internet du ministère de la Défense dédié au SEDAC a été vidée de son contenu. Et aucun agenda de Mme Darrieussecq n’a été diffusé. Sans doute fallait-il attendre la publication du décret « relatif aux attributions de la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées ». Ce qui vient d’être fait. Seulement, on n’est pas plus avancé.

« Mme Geneviève DARRIEUSSECQ, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées, connaît de toutes les affaires que lui confie la ministre des armées », est-il indiqué dans l’article 1 du décret n°2017-1150 du 10 juillet 2017.

Le suivant précise que « pour l’exercice de ses attributions, la secrétaire d’État dispose, en tant que de besoin, des services placés sous l’autorité de la ministre des armées, ou dont elle dispose. »

Enfin, l’article 3 stipule que « la secrétaire d’Etat reçoit délégation de la ministre des armées pour signer, en son nom, tous actes, arrêtés et décisions, dans la limite des attributions qui lui sont confiées. Elle contresigne, conjointement avec la ministre des armées, les décrets relevant de ses attributions. »

Mais encore? Quid des Anciens combattants, du lien Armée-Nation, de la Mémoire? Qu’on se rassure, dans un entretien donné à Sud Ouest, Mme Darrieussecq a donné quelques précisions sur ses activités.

« Je dois être en capacité de suppléer la ministre aux armées », a-t-elle dit. Et d’ajouter : « Bien sûr, j’ai des dossiers spécifiques à ma charge comme les anciens combattants, la mise en place du service national, la culture, avec les musées des armées. […] Il y aura aussi un travail sur le développement durable des sites militaires. Et je suis également chargée du développement des relations entre l’armée et les acteurs économiques du territoire et de la formation initiale et continue. »

Au passage, l’on apprend que, outre les anciens combattants, les blessés et les pensions, la secrétaire d’État aura aussi à s’occuper des « victimes d’attentats » alors que ces dernières relevaient, dans le précédent gouvernement, d’un secrétariat d’État aux Victimes.

Mais l’un des gros dossiers qui attend Mme Darrieussecq sera la mise en place d’un service national, promis par le président Macron et confirmé par Édouard Philippe, le Premier ministre, lors de sa déclaration de politique générale. « Je ne crois pas que les militaires y soient opposés », a-t-elle confié à Sud Ouest, alors que les Armées devraient fournir jusqu’à 18.000 personnels pour encadrer les appelés, d’après un rapport du Sénat. Par ces temps de tempête budgétaire, dire que les militaires ne sont pas réticents est aller un peu vite en besogne…

« Il faut trouver un équilibre pour permettre à ce service de remplir son but. À savoir : parler de la Nation ; que les jeunes acquièrent cet aspect, autour de l’unité du pays. C’est un objectif fort. Ce travail se fera avec plusieurs ministères, des armées bien sûr, mais aussi de la jeunesse, de la culture et du sport. […] Cela prendra bien un an de concertation, mais on doit réussir à dessiner quelque chose de réalisable et qui entre dans les capacités budgétaires », a encore expliqué Mme Darrieussecq, qui n’est pas encore en mesure de préciser les coûts d’une telle mesure. « Pour l’instant, je n’ai pas les chiffres », a-t-elle dit.

S’agissant du budget des Armées, l’entretien accordé par Mme Darrieussecq à Sud Ouest tombe fort mal à propos. « Le président s’est engagé à augmenter progressivement le budget des armées pour atteindre 2 % du PIB en 2025. À l’heure où l’on recherche des économies, ce ne sera pas ciblé sur les armées qui, dans le contexte actuel et à venir, auront besoin d’être renforcées en hommes et en matériel. L’engagement du Président sera respecté », a-t-elle dit.

Sauf que, après l’annonce d’un effort de 850 millions d’euros demandé aux Armées par le ministère de l’Action et des Comptes publics, elle a dû annuler son déplacement sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, où elle était attendue avec Mme Parly, cette dernière devant s’entretenir avec le Premier ministre pour évoquer ce coup de massue.

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