Chammal : L’aviation française a assuré 600 frappes pour la reconquête de Mossoul

Le 4 juillet, les forces antiterroristes irakiennes ont pris position à proximité du dernier secteur tenu par l’État islamique (EI ou Daesh) dans la vieille ville de Mossoul. Il y aurait encore environ 300 jihadistes, « en majorité étrangers et venus notamment d’Europe, d’autres pays arabes et d’Asie », a estimé le général de brigade Nabil al-Fatlawi, un commandant de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS).

La bataille pour rependre Mossoul à l’EI, commencée il y a plus de huit mois, n’est donc pas encore terminée que l’État major des armées (EMA) a livré un premier bilan de l’activité des forces françaises engagées dans l’opération Chammal.

Ainsi, a avancé son porte-parole, le colonel Patrick Steiger, l’aviation française a réalisé un total de 600 frappes aériennes à Mossou, en appui des troupes irakiennes, dans le cadre de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis (opération Inherent Resolve).

Ces frappes ont été effectuées en deux temps. D’abord, 300 l’ont été lors d’une phase de préparation et de renseignement (dite de « shapping ») ayant duré plusieurs mois afin d’encercler Mossoul afin d’empêcher les jihadistes d’en sortir ou de recevoir des renforts. Et 300 autres ont été assurées lors de la seconde phase, c’est à dire l’offensive proprement dite des forces irakiennes, laquelle, a dit le colonel Steiger, « permet aujourd’hui d’évoquer de façon sereine la libération de la ville. » Au cours de ces derniers jours, les Rafale ont encore mené 4 raids.

Toujours lors de cette seconde phase, ces frappes ont été accompagnées par 1.200 missions de tir assurées par les artilleurs français de la Task Force Wagram, dont les quatre CAESAR (Camions équipés d’un système d’artillerie) sont actuellement déployés au nord de Mossoul.

Cependant, le colonel Steiger s’est voulu prudent sur la fin annoncée de la bataille de Mossoul. « Il reste un kilomètre carré mais c’est ce qui restait à Syrte et à Benghazi [Libye] et il a fallu des mois pour les prendre », a-t-il dit. « La question n’est pas de savoir si Mossoul va tomber mais quand », a-t-il insisté.

Et encore, a ajouté le porte-parole de l’EMA, une fois que Mossoul sera reprise, comme « tout ou presque a été piégé », il faudra de « de longues opérations de déminage et de sécurisation vont devoir neutraliser les dernières cellules dormantes et les pièges dont Daesh a saturé la ville.

« Les 600 frappes aériennes délivrées dans la région représentent donc une partie conséquente de l’effort français réalisé depuis trois ans, lequel s’élève début juillet à plus de 1.300 frappes », fait valoir l’EMA. Ces dernières, dont le nombre exact s’élève à 1.307, ont été effectuées en Irak et en Syrie. Elles ont permis la destruction de 2.072 objectifs.

L’armée de l’Air, qui a engagé des Mirage 2000D/N et des Rafale en Jordanie et aux Émirats arabes unis, a assuré le plus gros des 6.754 sorties aériennes de la force Chammal. Mais la Marine nationale y a contribué avec le déploiement, à trois reprises, du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle.

Selon les chiffres donnés par le Pentagone, au 21 juin, la coalition anti-jihadiste avait effectué 22.671 frappes en Irak et 9.675 autres en Syrie. L’essentiel en revient à l’aviation américaine, les autres pays engagés dans l’opération Inherent Resolve en ayant effectué 4.554.

La Force Chammal a ainsi réalisé 5,76% des frappes de la coalition; Un chiffre qui grimpe à 28,7% si l’on ne prend pas en compte la contribution américaine.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]