Démonstration de force américaine et sud-coréenne après le tir d’un missile intercontinental nord-coréen

Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a confirmé que l’engin lancé par la Corée du Nord, le 4 juillet, était bel et bien un « missile balistique intercontinental » (ICBM). Et cela change la donne stratégique, dans la mesure où, d’après les données communiquées après ce lancement, l’Alaska pourrait être à portée à de tir.

« Les États-Unis condamnent avec force le tir par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental. L’essai d’un ICBM constitue une nouvelle escalade de la menace [nord-coréenne] envers les Etats-Unis, nos alliés et partenaires, la région et le monde », a ainsi fait valoir M. Tillerson, avant d’indiquer que Washington demandera des « mesures plus fermes » à l’encontre de Pyongyang, au Conseil de sécurité des Nations unies, lequel doit se réunir en urgence, ce 5 juillet.

De son côté, le chef du régime nord-coréen, Kim Jong-un, a remis une pièce dans la machine en affirmant que les « salauds d’Américains ne seraient pas très heureux de ce cadeau envoyé » à l’occasion de leur fête nationale du 4 juillet. Et, selon l’agence officielle KCNA, il a même ajouté que « nous [les Nord-Coréens] devrions leur envoyer des cadeaux de temps en temps pour les aider à tromper leur ennui. » En outre, Pyongyang, qui a déjà effetué cinq essais nucléaires, a prétendu que le missile en question – le Hwasong-14 – serait en mesure d’emporter une « grosse tête nucléaire ».

Le président sud-coréen, Moon Jae-in, pourtant favorable à un dialogue avec Pyongyang, a laissé comprendre que sa patience avait des limites en déclarant que « la sérieuse provocation de la Corée du Nord nécessitait que nous réagissions avec davantage qu’un communiqué. »

Cette réaction a pris la forme d’une grande démonstration de force de la part des troupes sud-coréennes et américaines, ce 5 juillet. Dès 7 heures (locales), plusieurs missiles balistiques Hyunmoo-2A (d’une portée de 300 km) ont été tirés du côté sud-coréen tandis que le contingent américain a tiré des missiles sol-sol tactiques ATACM. Tout se sont abîmés en mer du Japon.

Le comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen (JCS) a expliqué que ces tirs, effectués sur l’ordre du président Moon, ont « montré la capacité d’une frappe de précision contre le quartier général de l’ennemi en cas d’urgence. »

Plus tard, le JCS a fait diffuser des vidéos sur lesquelles l’on peut voir un avion sud-coréen tirer un missile de croisière Taurus KEPD 350 qui, d’une portée de 500 km, peut frapper les cibles durcies, ainsi qu’un tir d’essai d’un autre missile de croisière – l’AGM-84 SLAM-ER et le récent survol d’un bombardier B-1B Lancer américain.

« Nous avons dévoilé les séquences pour montrer notre détermination à détruire la direction du régime nord-coréen si celle-ci menace le peuple de la Corée du Sud et des Etats-Unis avec ses armes nucléaires et missiles », a expliqué un responsable du JCS, après de l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Quant au général Vincent Brooks, qui commande le contingent de 28.000 militaires déployés en Corée du Sud, il a affimé que la « retenue, qui est un choix, est ce qui sépare l’armistice de la guerre ». Et « comme le montrent ces tirs de missiles […] nous sommes en mesure de modifier notre choix quand l’ordonnent les dirigeants nationaux de l’alliance » américano-sud-coréenne, a-t-il ajouté.

Notant que, jusqu’à présent, Séoul et Washington ont fait preuve de « patience » et de « retenue » malgré les « provocations répétées de la Corée du Nord », le général Lee Sun-jin, le chef du JCS, a dit la même chose que le général américain. « Comme les exercices conjoints de tirs de missiles balistiques d’aujourd’hui le démontrent, quand il y a des ordres de leaders de notre alliance, nous pouvons prendre un choix avec fermeté. Celui qui pense différemment fait un mauvais jugement », a-t-il dit.

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