La Corée du Nord affirme avoir testé avec succès un missile intercontinental

« La patience stratégique avec le régime nord-coréen est terminée. Honnêtement, la patience est terminée », a déclaré le président américain, Donald Trump, le 30 juin, alors qu’il se trouvait aux cotés de son homologue sud-coréen, Moon Jae-In, dans le jardin de la Maison Blanche.

La veille, Washington avait annoncé des sanctions contre une banque chinoise (Bank of Dandong), accusée de commercer avec des entités impliquées dans le programme de missiles balistiques mené par Pyongyang. Quelques jours plus tôt, M. Trump avait dit, via Twitter, « apprécié grandement les efforts du président Xi et de la Chine pour aider sur la Corée du Nord ». Et d’ajouter : « Mais ils n’ont pas fonctionné. Au moins, la Chine a essayé! »

Toutefois, le régime nord-coréen n’a cure des propos du président américain. Ce 4 juillet, jour de fête nationale aux États-Unis, Pyongyang a tiré un missile balistique Hwasong-14 depuis un site proche de Banghyon, dans la province de Phyongan Nord, frontalière de la Chine, en direction de la mer du Japon.

Le ministère japonais de la Défense a confirmé les estimations données plus tôt par le commandement américain pour le Pacifique (US PACOM) et l’état-major interarmées sud-coréen. Ainsi, le missile nord-coréen aurait atteint une altitude « largement » supérieure à 2.500 km, volé pendant près de 40 minutes – soit une durée inhabituellement longue – et parcouru 900 km à partir de son point de départ pour s’abîmer en mer du Japon.

Ainsi, ce missile pourrait avoir une portée potentielle de 6.700 km (en fonction de sa trajectoire), ce qui serait suffisant pour atteindre l’Alaska.

Plus tard, Pyongyang a confirmé ces données. « Le missile intercontinental de type Hwasong-14 a été tiré depuis la région nord-ouest du pays à 9h (heure de Pyongyang), le 4 juillet 2017, et a atteint les eaux ciblées en mer de l’Est avec précision après avoir volé pendant 39 minutes », a indiqué l’Académie des sciences de défense nationale, l’agence nord-coréenne chargée de l’armement.

« Ce tir d’essai s’est déroulé avec un angle vertical maximal et n’a donné aucun impact négatif sur les pays voisins », a continué cette source, avant de préciser que le missile avait « atteint une altitude maximale de 2.802 km et volé sur une distance de 933 km ». Et d’ajouter : « Le succès de ce tir de missile balistique intercontinental, type Hwasong-14, d’un seul coup, la dernière étape pour achever l’armement nucléaire de la nation, est une démonstration de force de notre industrie de défense autonome et intarissable. »

La Corée du Nord est « une puissance nucléaire forte » qui est dotée d’un « très puissant missile intercontinental qui peut frapper tout endroit au monde », a fait valoir, avec une pointe d’exagération, la télévision d’État nord-coréenne. « L’essai réussi d’un missile intercontinental […] est une percée majeure dans l’histoire de notre république », a-t-elle ajouté.

Le tir de ce missile Hwasong-14, annoncé début janvier par le chef du régime de Pyongyang, Kim Jong-Un, est une réponse aux propos tenus à la même époque par le président Trump. Ce dernier avait en effet assuré que jamais un missile nord-coréen n’atteindra le territoire américain.

Le chef de la Maison Blanche a d’ailleurs vigoureusement réagi à l’annonce de ce dernier tir. « Ce type n’a-t-il rien de mieux à faire de sa vie? », a-t-il écrit, via Twitter au sujet de Kim Jong-Un. « Difficile de croire que la Corée du Sud et le Japon toléreront cela très longtemps. Peut-être que la Chine va faire un geste fort au sujet de la Corée du Nord et mettre fin à cette absurdité une bonne fois pour toutes! », a-t-il ajouté.

« Ce tir montre clairement que la menace a augmenté », a, de son côté estimé Shinzo Abe, le Premier ministre japonais. « Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon se réuniront cette semaine en marge du G20 », a-t-il continué, avant d’encourager « aussi le président [chinois] Xi Jinping et le président [russe Vladimir] Poutine à prendre davantage de mesures constructives. »

Quant au président sud-coréen, il a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à condamner, voire à sanctionner, la Corée du Nord pour ce dernier essai de missile. Ce qui a déjà été fait par le passé, sans pour autant influencer l’attitude de Pyongyang.

Photo : Tir d’un missile nord-coréen, en mai 2017

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