Le ministre de l’Intérieur veut faire de la Gendarmerie l’une des forces de sécurité les plus modernes d’Europe

Ce 3 juillet, à l’occasion de la réunion en congrès du Parlement dans sa ville, François de Mazières, le maire de Versailles, a adressé une « supplique » au président Macron pour l’alerter sur l’état des logements occupés par les gendarmes à Satory.

« Malgré toutes mes alertes, l’État entretient insuffisamment la plus grande caserne de gendarmes de France, qui est dans un état déplorable et demande d’urgence un plan de rénovation ambitieux », a écrit M. de Mazières, pour qui la solution serait de « faire bénéficier les 2008 logements militaires de Versailles, exclus de tout conventionnement au titre du logement social et du décompte de la loi SRU, des financements du logement social. »

Ce problème est connu depuis longtemps. Dans un rapport publié en 2012, l’ex-député Daniel Boisserie avait déploré cette situation, qui a donné lieu, par la suite, au « plan d’urgence immobilier 2015-2020 ». Mais ce n’est pas le seul : l’on peut également citer ceux ayant trait aux équipements, dont les véhicules.

Lors d’une allocution prononcée le 29 juin devant les élèves officiers des promotions « Lieutenant-colonel Caron » et « Général Artous », à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) de Melun, le ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb a évoqué ces aspects.

« Je me suis rendu, depuis ma nomination, dans plusieurs gendarmeries, dans plusieurs casernes. J’ai visité des lieux modernes, qui permettent à nos forces de sécurité de se former, d’intervenir, dans les meilleures conditions. J’ai aussi vu nombre de bâtiments vétustes, avec souvent des véhicules, ceux que vous utilisez au quotidien, affichant des centaines de milliers de kilomètres au compteur », a décrit M. Collomb. Or, « cette situation n’est pas acceptable » car ce n’est « pas digne du risque que vous prenez pour protéger nos concitoyens », a-t-il dit aux élèves officiers.

« Je mettrai donc tout en œuvre pour inverser la tendance, tout pour faire de notre gendarmerie l’une des forces de sécurité les plus modernes d’Europe », a ainsi promis le ministre de l’Intérieur.

Seulement, sur le plan budgétaire, ce n’est pas gagné. Ou du moins, tout ne se réglera pas du jour au lendemain. En 2017, la Gendarmerie devrait recevoir environ 3.000 véhicules et motos. Or, selon un rapport parlementaire, « le respect strict des critères de réforme des véhicules (âge de 8 ans et 200.000 km au compteur) supposerait d’acheter 800 unités de plus. »

S’agissant des Véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), les 84 exemplaires encore en service ont plus de 40 ans d’âge. « Si leur disponibilité est jugée satisfaisante, leur âge va inévitablement entraîner de sérieux problèmes s’agissant de leur maintien en condition opérationnelle (MCO), même si la réduction du parc et le prélèvement de pièces détachées sur les véhicules réformés facilitent dans une certaine mesure leur entretien », soulignait le même document.

Enfin, la Gendarmerie dispose de 331 embarcations, dont 34 dites « lourdes », avec un âge moyen de 22 ans. « Il convient de souligner que le parc de plus fort tonnage demeure déficitaire. Il serait nécessaire de renouveler les 23 embarcations les plus anciennes, ce qui représenterait un coût total de 11,5 millions d’euros », alertait encore le rapport.

Par ailleurs, au sujet du travail quotidien des gendarmes, M. Collomb a assuré qu’il agirait pour les « libérer des trop nombreuses contraintes qui entravent » leur « action. »

« Tâches administratives, missions indues, procédures trop lourdes : il est aujourd’hui trop d’obstacles à votre présence sur le terrain.
C’est pourquoi, avec ma collègue Garde des Sceaux [ndlr, Jacqueline Gourault], je m’emploierai à rendre votre action quotidienne plus simple, en réfléchissant à la forfaitisation de certaines infractions, en s’appuyant sur les moyens offerts par la révolution numérique pour simplifier la procédure pénale, en rationalisant les relations entre les enquêteurs et les procédures pénales », a promis M. Collomb.

« De la même manière, je souhaite que demain, à la tête de vos unités, vous soyez vous aussi militants du terrain et que vous privilégiez, à chaque fois que possible, une gendarmerie de proximité à une gendarmerie qui produit du papier », a encore ajouté le ministre.

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