Pékin est sur le point de terminer l’aménagement de récifs à des fins militaires en mer de Chine méridionale

À en croire le centre Asia maritime transparency initiative (AMTI) qui dépend du centre de réflexion Center for Strategic and International Studies (CSIS), Pékin aurait quasiment terminé l’aménagement, à des fins militaires, de plusieur récifs situés en mer de Chine méridionale, un région stratégique à plus d’un titre qui fait l’objet de contentieux territoriaux avec plusieurs pays de la zone.

Les premiers travaux avaient été signalés dès 2014, avec la construction d’une piste d’aviation sur le récif de Fiery Cross ce qui a valu à ce dernier, situé dans l’archipel des Spratleys, d’être surnommé le « second porte-avions » chinois. Depuis, il a régulièrement été fait état de l’avancée de ces aménagements, qui visent à installer des capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti-Access/Area Denial ou A2/AD), avec le déploiement de systèmes de défense aérienne Hongqi-9 (HQ-9) ou bien encore de moyens de détection.

Selon des photographies des récifs Fiery Cross, Subi et Mischief, diffusées par l’AMTI, la Chine a terminé, ou est en passe de le faire, la construction d’abris pour des lanceurs de missiles et de radars ainsi que des sites de stockage souterrains apparemment « adaptés pour des munitions ou autres fournitures essentielles. »

« Sur Mischief, des hangars pour 24 avions de combat ont été achevés et, au début du mois de mars, les équipes de construction ont mis la touche finale à cinq hangars plus importants. Une tour de radar se trouve au milieu du récif et trois grandes tours ont été construites dans le secteur sud-ouest. Le placement récent d’un radome sur le sol à côté d’une de ces tours indique qu’ils suivront le même schéma que les ensembles de Fiery Cross et de Subi. Des toits rétractables sont également installés sur les abris de missiles récemment construits », détaillent les experts de l’AMTI.

Pour ces derniers, « Pékin peut désormais déployer à n’importe quel moment des outils militaires, comme des avions de combat ou des lanceurs mobiles de missile » sur ces sites.

Avec ces trois bases et celle installée sur l’île Woody, dans l’archipel des Paracels, les avions de l’Armée populaire de libération (APL) pourront « opérer dans la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. » En outre, Pékin disposera « d’une couverture radar de l’ensemble de la zone », laquelle est renforcée par les installations faites sur le récif de Cuarteron, lesquelles comprennent un radar à haute fréquence et des équipements de télécommunications.

« L’installation d’un radar à haute fréquence sur le récif de Cuarteron renforcerait considérablement la capacité de la Chine à surveiller le trafic maritime et aérien en provenance du nord du détroit de Malacca et d’autres canaux stratégiques », avait expliqué l’AMTI, en février 2016.

Désormais, Pékin sera en mesure de mettre ses voisins (Taïwan, Bruneï, Malaisie, Vietnam et les Philippines) devant le fait accompli alors que, l’an passé, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a jugé que ses revendications territoriales en mer de Chine mérdionale n’avaient « aucun fondement juridique. »

Cette partie du monde, riche en hydrocarbures et en ressources halieutiques, est stratégique car elle est située au carrefour des routes maritimes essentielles au commerce internationale. L’interdire d’accès pourrait, par exemple, couper l’approvisionnement du Japon en pétrole, ce qui est loin d’être anodin quand l’on sait que Pékin et Tokyo ont également des différends territoriaux donnant lieu régulièrement à des tensions.

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