Moscou prévient que les avions de la coalition anti-EI pourront être « considérés comme des cibles »

Le 18 juin, un avion d’attaque syrien de type Su-22 « Fitter » a été abattu par une F/A-18E Super Hornet américain de la coalition internationale après avoir bombardé une position des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le secteur de Tabqa, d’où l’État islamique (EI ou Daesh) a récemment été chassé.

« Les projets et les actes hostiles des forces pro-régime envers la coalition et ses partenaires en Syrie, qui mènent des opérations anti-EI légitimes, ne seront pas tolérés », a ensuite prévenu la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis.

Pour rappel, les FDS, formées par les milices kurdes syriennes (YPG) et des groupes arabes armés, mènent, avec le soutien de la coalition, une offensive pour chasser Daesh de Raqqa.

« Les forces du régime (…) ont conduit des attaques de grande ampleur, utilisant des avions, de l’artillerie et des chars », a rapporté, ce 19 juin, Talal Selo, un porte-parole des FDS. Et d’accuser Damas de vouloir « bloquer » l’offensive en cours sur Raqqa.

« Si le régime continue d’attaquer nos positions dans la province de Raqqa, nous serons dans l’obligation de nous défendre et de riposter », a encore prévenu Talal Selon.

Cela étant, la Russie a condamné la coalition anti-jihadiste pour avoir abattu un Su-22 syrien. « Il faut considérer cette frappe comme la poursuite de la politique américaine visant à négliger les normes du droit international », a dit Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Si ce n’est pas un acte d’agression, qu’est-ce que c’est alors? », a-t-il continué. Et d’ajouter : « Si vous voulez, c’est une aide aux terroristes contre lesquels les Etats-Unis luttent en déclarant qu’ils mènent une politique antiterroriste. » Alors, pourquoi ce Su-22 syrien s’en est-il pris aux FDS?

Quoi qu’il en soit, Moscou a pris des mesures qui risquent de compliquer les opérations aériennes de la coalition en Syrie, et donc le soutien à l’offensive des FDS sur Raqqa.

Ainsi, le ministère russe de la Défense a annoncé la suspension de l’accord de « déconfliction » avec la coalition. Accord qui est censé éviter les incidents aériens entre les forces russes et occidentales en Syrie.

Et cela parce qu’au moment où le F/A-18E américain a abattu le Su-22 syrien, des « avions russes effectuaient des missions dans l’espace aérien syrien » et que le « commandement des forces de la coalition n’a pas utilisé les canaux de communication existants » pour prévenir l’état-major russe.

Aussi, désormais, « les avions et les drones de la coalition internationale repérés à l’ouest de l’Euphrate seront suivis et considérés comme des cibles par les moyens terrestres de défense antiaérienne et par les moyens aériens », a prévenu le ministère russe de la Défense, lequel a déployé, sur sa base de Hmeimim en Syrie, le système de défense aérienne S-400.

En clair, cela veut dire que les avions et les drones de la coalition évoluant à l’ouest de la ligne Raqqa-Deir Ez-Zor seront suivi par les moyens russes de défense aérienne et qu’ils seront susceptibles d’être interceptés par les chasseurs basés à Hmeimim.

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