Des militaires maliens capturés par des jihadistes après l’attaque de leur base

Le camp des Forces armées maliennes (FAMa) implanté près de la localité de Bintagoungou, située à 80 km de Tombouctou, a été attaqué, ce 17 juin, à l’aube, par un groupe armé terroriste (GAT).

« Vers cinq heures, les jihadistes ont attaqué le camp militaire de Bintagoungou. Il y a au moins deux militaires tués », a en effet indiqué un élu de ce village à l’AFP. « Beaucoup d’autres (militaires) sont pour le moment portés disparus. Tout le matériel militaire du camp a été détruit », a-t-il ajouté.

« On ne voit plus de militaire malien. Le camp a été détruit. Les jihadistes sont repartis avec des otages militaires », a témoigné un habitant de Bintagoungou.

L’attaque a été confirmée par une source militaire malienne. « Je n’en dirai pas plus pour le moment », a-t-elle dit, en se gardant de donner un bilan.

Les camps militaires maliens sont régulièrement attaqués selon un mode opératoire identique, en particulier dans les régions du centre et du sud du Mali.

De même que les postes de gendarmerie et de douane, comme cela s’est encore passé à Hombori, le 15 juin, avec des assaillants repartis ensuite vers le Burkina Faso. Là, aucune victime n’a été à déplorer, ce qui n’est pas toujours le cas. Le même jour, un soldat malien a été tué par un engin explosif improvisé (IED) près d’Asongo, dans la région de Gao.

Ces incidents, auxquels il faut ajouter ceux ayant eu lieu dans la région de Kidal (nord) entre d’ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des combattants de la Plateforme (pro-Bamako), surviennent alors que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a pressé le Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter un projet de résolution qui, porté par la France, vise à soutenir politiquement et financièrement la création de la Force conjointe du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso).

Or, pour le moment, les États-Unis, sans lesquels la France aurait du mal à mener l’opération Barkhane, ne serait-ce qu’au niveau du ravitaillement en vol pour ses opérations aériennes au-dessus du Sahel, sont réticents à voter pour ce texte, estimant que le mandat qu’aura cette force conjointe du G5 Sahel manque de précision et que, par conséquent, une simple déclaration du Conseil serait suffisante.

Cela étant, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a défendu la nécessité d’une telle résolution, dans le dernier rapport sur la situation au Mali qu’il vient de remettre au Conseil de sécurité. « L’instabilité qui règne au Mali s’étendant de plus en plus aux pays voisins, il est nécessaire de renforcer la coopération et l’appropriation régionales, de manière à lutter contre les menaces qui pèsent sur la sécurité », a-t-il justifié.

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