Paris cherche à convaincre Washington sur la nécessité d’un soutien de l’ONU à la force G5 Sahel

Cette semaine, la France a soumis au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution visant à autoriser le déploiement d’une force conjointe dont les effectifs (10.000 hommes) doivent être fournis par les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger).

Avec un état-major installé au Mali, cette force conjointe, dont la création a été validée en février par les pays concernés, serait autorisée à « utiliser tous les moyens nécessaires » pour « combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes ». Et les militaires français de l’opération Barkhane auraient à lui fournir l’aide et les appuis nécessaires pour lui permettre de mener à bien ses missions. En outre, l’Union européenne a l’intention de débloquer 50 millions d’euros afin de rendre son déploiement effectif.

Une résolution des Nations unies appuierait politiquement et financièrement cette force conjointe du G5 Sahel. D’où l’implication de la France sur ce dossier. Et ce texte ne devait, a priori, poser aucun problème pour être adopté rapidement.

Toutefois, les États-Unis ont part de quelques réserves au sujet de ce projet de résolution. « Nous trouvons le mandat de cette force beaucoup trop large, manquant de précision », a expliqué un responsable américain, cité par l’AFP. Selon lui, cela autoriser l’usage de la force pour une « large palette d’activités » serait susceptible de créer un « dangereux précédent ».

« Nous soutenons le principe d’une force conjointe du G5 Sahel comme important exemple potentiel des efforts africains pour combattre l’extrémisme », a précisé un autre diplomate américain. « Mais une résolution du Conseil de sécurité n’est pas toujours la seule, ni la plus sage des solutions pour offrir un soutien politique », a-t-il ajouté.

A priori, c’est la question du financement qui fait débat, alors que l’administration Trump entend réduire l’aide financière apportée par Washington aux Nations unies. Aussi, la diplomatie américaine préfererait que le Conseil de sécurité apporte son soutien à cette force conjointe G5 Sahel via un communiqué plutôt que par une résolution.

Cela étant, la France a revu sa copie en précisant que les groupes armés potentiellement ciblés par la force du G5 Sahel étaient inscrtis sur la lite des groupes terroristes des Nations unies. Ce nouveau projet de résolution doit en principe être soumis au vote la semaine prochaine.

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