Le Hezbollah menace de frapper les forces américaines en Syrie

Pour la seconde fois en moins d’un mois, le 6 juin, la coalition anti-jihadiste a bombardé des troupes syriennes au motif qu’elles représentaient une menace pour les forces spéciales américaines, britanniques et norvégiennes présentes à At-Tanf, où elles appuient une faction de l’Armée syrienne libre engagée contre l’État islamique (EI ou Daesh).

Située près de la frontière avec la Jordanie et l’Irak, la localité d’At-Tanf est l’objet de vives tensions depuis quelques semaines. Secteur stratégique car se trouvant sur l’axe Damas-Bagdad, le régime syrien veut s’emparer de ce secteur pour éviter d’y voir les rebelles s’y installer durablement. Or, la coalition y a établi une zone de « déconfliction » d’un rayon de 55 km2, ce qui signifie que les troupes syriennes ne doivent pas s’en approcher sous peine d’être bombardées.

Cette nouvelle frappe américaine contre les forces gouvernementales syriennes a été vivement critiquée par Moscou, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l’ayant qualifiée d’acte « d’agression […] dirigé, qu’on le veuille ou non, contre les forces les plus efficaces sur le terrain dans la lutte contre les terroristes. » En Iran, où l’on n’a pas apprécié la réaction du président Trump à l’attentat commis à Téhéran le 7 juin (« les États qui appuient le terrorisme risquent de devenir les victimes du mal qu’ils soutiennent », a-t-il dit), le ton est le même.

Le Hezbollah, milice chiite libanaise soutenue par Téhéran, n’y est pas allé par quatre chemins. Expliquant l’absence de riposte aux frappes ayant visé les troupes syriennes à At Tanf par une « maîtrise de soi », il a indiqué qu’il ne tarderait pas à agir si Washington « brûlait les lignes rouges ».

« Le sang des fils de la Syrie, de l’Armée arabe syrienne et de ses alliés n’est pas bon marché et l’éventualité de frapper leurs positions [celles des Américains, ndlr] en Syrie et dans ses alentours est possible à toute heure si nécessaire, compte tenu de l’existence de lance-missiles et d’autres installations militaires », a prévenu le Hezbollah.

Cela étant, la milice libanaise aurait perdu beaucoup de forces en Syrie, a dit, le 7 juin, le général Gadi Eisenkot, le chef d’état-major israélien. Selon lui, 1.700 combattants du Hezbollah sur les 7.000 qu’il compte ont été tués sur les théâtres syrien et irakien au cours des trois dernières années, ce qui représente 25% de ses effectifs », a-t-il ajouté. Et c’est sans compter les blessés.

« Le Hezbollah vit une réalité stratégique très complexe. Un tiers de l’organisation lutte aujourd’hui en Syrie, en Irak et au Yémen, la majorité en Syrie », a observé le général Eisenkot, qui a toutefois appelé à rester prudent face à cette milice qui, bien qu’affaiblie, continuer de représenter une menace sérieuse pour Israël.

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