Nouvelle frappe de la coalition contre les troupes syriennes, près de la frontière jordanienne

Comme le 18 mai dernier, la coalition anti-jihadiste [Inherent Resolve, ndlr], dirigée par les États-Unis, a de nouveau frappé des positions des troupes gouvernementales syriennes, accompagnées de milices chiites, près d’At-Tanf, localité située non loin de la Jordanie et de l’Irak.

Dans ce secteur, les forces spéciales américaines, britanniques et norvégiennes entraînent les rebelles du Front du Sud, une faction de l’Armée syrienne libre (ASL), lesquels sont engagés contre l’État islamique (EI ou Daesh).

Ainsi, via un communiqué, la coalition a indiqué avoir bombardé un groupe « de plus de 60 soldats » qui, doté d’un char et de moyens d’artillerie, représentait une « menace » pour ses forces présences à At-Tanf.

Ce bombardement a été confirmé par l’agence officielle syrienne Sana. Citant une source militaire, cette dernière a en effet affirmé que des avions de la coalition « ont attaqué une de nos positions militaires sur la route vers At-Tanf, tuant plusieurs personnes et causant des dommages matériels. »

Le secteur d’At-Tanf est l’objet de vives tensions depuis plusieurs semaines. Stratégique car situé sur l’axe Damas-Bagdad, le régime syrien veut éviter de voir les rebelles s’installer dans les positions d’où a été chassé l’EI, considérant qu’il lui serait difficile de les reconquérir par la suite. D’où l’envoi de troupes.

Seulement, la coalition a établi une zone de « déconfliction » dans un rayon de 55 kilomètres autour de cette localité. Ce qui signifie que les troupes syriennes, soutenues par la Russie et l’Iran, ne doivent pas s’en approcher sous peine d’être considérée comme une menace et d’être prises pour cibles.

Et justement, les troupes syriennes étaient déjà « bien avancées », selon la coalition, à l’intérieur de cette zone de « déconfliction » quand le bombardement a eu lieu, après « plusieurs avertissements » lancés via la ligne spéciale mise en place avec les forces russes présentes en Syrie.

« La coalition ne cherche pas à combattre le régime syrien ou les forces pro-régime mais est prête à se défendre si des forces pro-régime refusent de quitter la zone de déconfliction », est-il expliqué dans le communiqué de l’opération Inherent Resolve, laquelle « appelle toutes les parties du sud de la Syrie à concentrer leurs efforts sur la défaite de l’EI, qui est notre ennemi commun et la plus grande menace pour la paix et la sécurité régionale et mondiale. »

Mais à Moscou, on n’est pas de cet avis. « C’est un acte d’agression qui viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et qui est dirigé, qu’on le veuille ou non, contre les forces les plus efficaces sur le terrain dans la lutte contre les terroristes », a réagi Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, lors d’une conférence de presse. « Bien sûr, nous sommes préoccupés », a-t-il ajouté.

Photo : A-10 Thunderbolt II (c) CJTF-OIR – Archive

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