L’Élysée annonce la création d’un Centre national de contre-terrorisme

C’était l’une des promesses faites durant la campagne présidentielle par Emmanuel Macron. La création d’une « task force » anti-terroriste sera bientôt effective. L’annonce en a été faite ce 7 juin, à l’issue d’un Conseil de défense et de sécurité nationale qui s’est tenu à l’Élysée.

Placée sous l’autorité du président de la République, cette « task force », qui prendra l’appellation de « Centre national de contre-terrorisme » (CNCT), aura vocation à « organiser une action de renseignement plus rapide et ouverte entre services compétents face à la menace terroriste », en assurant « une coordination plus forte et un pilotage renforcé des services engagés. » En revanche, elle n’aura pas son mot à dire dans la direction opérationnelle de ces derniers.

Le CNCT aura à « proposer au président des plans d’action concertés sur l’action des services de renseignement » et « rendra compte chaque semaine au conseil de défense, où s’élabore la stratégie de lutte contre le terrorisme. » En clair, il s’agit de s’assurer et d’encourager la coopération entre les différents services de la communauté française du renseignement.

Cette structure, qui sera, dans un premier temps, composée d’une vingtaine d’analystes venus des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et de l’Économie, sera intégrée à la Coordination nationale du renseignement (CNR), dont la direction sera confiée à Pierre Bousquet de Florian, ancien patron, entre 2002 et 2007, de la défunte Direction de la surveillance du territoire (DST). Il prendra ses fonctions à compter 21 juin prochain.

Ce CNCT, qui fonctionnera 24 heures sur 24, s’inscrit dans « une stratégie globale d’action, de coordination », a précisé Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement.

Par ailleurs, le plan Vigipirate sera une nouvelle fois « actualisé » pour qu’il soit « adapté à la nouvelle menace ». Et un nouveau projet de loi « visant à renforcer et stabiliser l’arsenal législatif de lutte contre le terrorisme » sera prochainement dévoilé. Il « permettra d’introduire dans le droit commun des dispositions concrètes, ciblées et encadrées pour lutter efficacement contre le terrorisme et de réserver le régime de l’état d’urgence à des circonstances exceptionnelles », est-il expliqué dans le communiqué diffusé par l’Élysée.

Étant donné que l’état d’urgence ne devrait pas être prolongé au-delà du 1er novembre, certaines de ses dispositions devraient être reprises par ce projet de loi. « Assignations à résidence, perquisitions administratives, fermeture de lieux de culte, zones de protection et de sécurité, toutes ces mesures emblématiques du régime d’exception créé en 1955 pendant la guerre d’Algérie et perfectionné par touches successives depuis les attentats du 13 novembre 2015, devraient se retrouver dans le droit commun avec quelques modifications marginales », explique en effet le quotidien Le Monde.

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