L’Union européenne annonce une aide de 50 millions d’euros pour la force conjointe du G5 Sahel

Le 6 février, à l’occasion d’un sommet organisé à Bamako, les pays du G5 Sahel (Tchad, Mali, Mauritanie, Niger et Burkina Faso) annoncèrent leur intention de créer une force conjointe de 5.000 hommes, destinée à lutter contre la menace jihadiste.

« Nous avons décidé de rendre effective la création d’une force G5 pour lutter contre le terrorisme », avait déclaré, à l’époque, Mahamadou Issoufou, le président du Niger. « Nous allons demander une résolution des Nations unies et du Conseil de sécurité pour appuyer la création de cette force », avait-il ajouté.

Le principe de cette force conjointe avait en réalité été arrêté le 20 novembre 2015, lors d’un sommet du G5 Sahel qui s’était tenu à N’Djamena [Tchad]. Il s’agissait alors d’accentuer les efforts contre les groupes armés terroristes présents dans la région.

Quoi qu’il en soit, à Bamako, le président tchadien, Idriss Déby Itno, avait sollicité une aide européenne. « Ce que nous voulons, c’est que les pays européens nous donnent les moyens. Nous allons nous-mêmes être en première ligne dans la lutte contre le terrorisme dans l’espace G5. Comme ça, ils vont faire l’économie des vies de leurs soldats », avait-il en effet avancé.

Le 4 juin, ces voeux ont été en partie exaucés. Lors d’un déplacement, à Bamako, Mme le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, a annoncé une aide de 50 millions d’euros, laquelle doit contribuer « à la mise en place effective de la Force conjointe du G5 Sahel. »

« La stabilité et le développement de la région du Sahel sont cruciaux non seulement pour l’Afrique mais aussi pour l’Europe. Nous sommes voisins et tout ce qui se passe sur l’un de nos continents a un impact sur l’autre. Nous devons unir nos forces pour lutter contre le terrorisme, les trafics de toutes sortes, y compris d’êtres humains, et une meilleure gestion des frontières. La coopération entre les pays du G5 Sahel est la clé du succès pour sécuriser le territoire du Sahel. Notre soutien à la force conjointe annoncé aujourd’hui montre qu’ils peuvent compter sur nous » a fait valoir Mme Mogherini.

Pour rappel, l’UE compte trois missions au Sahel au titre de la sécurité : EUCAP Niger et EUCAP Mali ainsi que EUTM Mali (formation et entraînement des forces armées maliennes). Un processus de régionalisation de l’action des ces trois missions est en cours.

Pour le moment, cette force conjointe du G5 Sahel n’a pas encore vu le jour. Son concept stratégique a été finalisé le 27 mars derniers, lors d’une réunion extraordinaire du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel (CDSG5S), à Bamako. Annoncée en janvier, la « force de sécurisation du Liptako-Gourma », région commune au Mali, au Niger et au Burkina Faso, qui reste aussi à créer, en sera une composante.

Au total, et comme l’ont décidé, en mai, les chefs d’État du G5 Sahel lors du dernier sommet « arabo-musulman et américain » de Riyad, les effectifs de cette force conjointe s’élèveront finalement à 10.000 soldats. « Ceci montre vraiment leur engagement parce que c’est un espace qui est très vaste », a commenté Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères.

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