Le PKK affirme avoir abattu un hélicoptère militaire turc

Dans la soirée du 31 mai, un hélicoptère AS-532 Cougar de l’armée turque, avec 13 personnes à bord, s’est écrasé trois minutes après avoir décollé de la base de Senoba, située dans province à majorité kurde de Sirnak [sud-est de la Turquie].

Dans son communiqué annonçant ce drame, l’état-major turc a précisé que l’hélicoptère avait heurté une ligne à haute tension, tout en affirmant que « les investigations se poursuivaient sur les lieux du crash à Sirnak. »

Le général de division Aydogan Aydin, chargé de coordonner les opérations contre les séparatistes kurdes, ainsi que Mme le lieutenant-colonel Songul Yakut, première femme nommée commandant de gendarmerie, ont péri dans la chute de cet hélicoptère.

Ce drame a suscité une vive émotion en Turquie. Plusieurs membres du gouvernement et le chef d’état-major des armées se sont rendus à Sirnak pour rendre hommage aux victimes, dont les funérailles ont été diffusées à la télévision.

Seulement, la cause de la chute du Cougar n’est peut-être celle avancée par l’état-major turc. En effet, le 2 juin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé avoir abattu cet hélicoptère, via un communiqué adressé à l’agence pro-kurde Firat.

L’appareil « a été pris sous le feu d’une de nos unités qui se trouvait dans la zone. L’hélicoptère, qui a été touché, s’est écrasé en voulant s’éloigner », a en effet prétendu le HPG, la branche armée du PKK, à l’origine d’une guérilla qui a fait plus de 40.000 tués entre 1984 et 2013.

Les hostilités avaient (quasiment) cessé en 2013, quand le chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie, avait appelé à un cessez-le-feu avec Ankara. Mais les combats reprirent en juillet 2015, après l’attentat de Suruç, commis par un terroriste kurde appartenant à l’État islamique (EI). Si l’aviation turque mena des raids contre l’organisation jihadiste en représailles, elle frappa également des positions du PKK situées dans le Kurdistan irakien. « Les conditions de maintien du cessez-le-feu ont été rompues. Face à ces agressions, nous avons droit de nous défendre », fit alors valoir le mouvement séparatiste kurde.

Ce conflit n’est pas sans conséquence en Syrie, étant donné que la Turquie dénonce la livraison d’armes américaines aux milices kurdes syriennes (YPG), issues du PYD, le parti kurde syrien allié du PKK. Cet appui de la coalition anti-jihadiste aux YPG se justifie par leur participation essentielle aux combats contre l’État islamique. Intégrées aux Forces démocratiques syriennes (FDS), elles sont appelées à prendre une part déterminante dans l’offensive qui doit être menée à Raqqa.

Cela étant, d’après un compte-rendu de l’état-major turc, les opérations conduites ces derniers jours dans l’est de la Turquie contre le PKK ont permis de « neutraliser 92 terroristes », de saisir « un grand nombre de munitions » et de détruire « 55 refuges, abirs, dépôts et grottes ». Mais elles ont coûté la vie à 23 militaires (dont 13 dans la chute du Cougar).

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