Un attentat a fait au moins 80 tués à Kaboul

Il s’agit de l’un des attentats les plus meurtriers commis à Kaboul au cours de ces dernières années. Ce 31 mai, vers 8h25 (locales), un camion piégé a explosé alors qu’il se trouvait sur la place Zanbaq, dans le 10e district de la capitale afghane, c’est à dire à proximité du quartier diplomatique, encore appelé « zone verte ».

L’explosion a été particulièrement puissante : selon une source occidentale, elle aurait laissé un cratère de 7 mètres de profondeur. Un nuage de fumée noire s’est ensuite répandu sur le centre-ville et des maisons situées à plusieurs centaines de mètres du lieu de la déflagration ont été endommagées.

A priori, le camion contenait au moins un tonne et demi d’explosifs. La mission Resolute Support, de l’Otan, a indiqué que son chauffeur avait été empêché de pénétrer à l’intérieur de la zone verte par les forces de sécurité afghanes.

Le bilan de cet attentat, commis à une heure de pointe, s’annonce très lourd puisqu’il est provisoirement fait état d’au moins 80 tués et de plus de 360 blessés.

Au regard de la puissance de l’explosion, il est difficile de dire si une représentation diplomatique a été visée plus qu’une autre. Si l’ambassade d’Allemagne est la plus proche du lieu où le camion a explosé, celles de France et du Royaume-Uni sont à deux pas. Le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a indiqué que des vérifications étaient en cours pour déterminer la présence éventuelle de ressortissants français parmi les victimes. En tout cas, « les dégâts matériels sont importants », a-t-il précisé.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a annoncé qu’un gardien afghan de l’ambassade d’Allemagne a été tué par l’explosion. Et, « des employés figurent parmi les blessés », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.

Pour le moment, cet attentat n’a toujours pas été revendiqué. Sans surprise, deux organisations sont principalement suspectées : la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (EI-K), qui a déjà commis des attaques à Kaboul, dont une contre un hôpital militaire, en mars dernier, ainsi que le mouvement taleb afghan, également à l’origine de plusieurs actions terroristes dans la capitale, en particulier contre les institutions gouvenementales et les troupes de l’Otan.

Il est possible – bien que la probabilité soit mince – que cet attentat ait été perpetré par le groupe jihadiste pakistanais Lashkar-e-Taïba. En 2010, il avait été accusé d’avoir commis une attaque à la voiture piégée devant l’ambassade indienne à Kaboul, laquelle avait fait près de 60 tués.

Photo : Explosion sur la place Zanbaq, via Twitter

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